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la dermatite atopique, mise à jour

Interview du 15 mai 2019 à Paris

À propos de cet article :

Résumé

À l'occasion de la Journée Nationale de l'Eczéma qui aura lieu le 1er Juin à Paris, la Société Française de Dermatologie consacre le premier sujet de la série « Histoire de Peau » à la Dermatite Atopique (eczéma atopique). La Société Française de Dermatologie vous propose de revenir sur l' interview du Professeur Julien Séneschal, Dermatologue au CHU de Bordeaux, réalisée au cours des Journées Dermatologiques de Paris en décembre 2018.

La Dermatite Atopique (DA) est une maladie de peau inflammatoire, affichante et stigmatisante. Cette pathologie touche près de 2,5 millions de Français [1] dont 60 % de femmes. Elle est la 2ème maladie la plus fréquente dernière l'acné (3,3 millions) et devant le psoriasis (2,4 millions).

La DA se manifeste par une peau sèche, des plaques rouges et de fortes démangeaisons. Elle est causée par une anomalie de la barrière cutanée. La physiopathologie de la maladie implique des facteurs génétiques, environnementaux (climats, lieu de vie, allergènes, infections) et immunologiques contribuant à une altération de la barrière cutanée [2] et à une réponse immunitaire inadaptée.

Interview

Dermatite atopique de l’adulte : nouveaux concepts, nouveaux traitements

Canal JDP

La Dermatite Atopique (DA) est une maladie de peau inflammatoire, affichante et stigmatisante. Cette pathologie touche près de 2,5 millions de Français [1] dont 60% de femmes. Elle est la 2ème maladie la plus fréquente dernière l'acné (3,3 millions) et devant le psoriasis (2,4 millions).

La DA se manifeste par une peau sèche, des plaques rouges et de fortes démangeaisons. Elle est causée par une anomalie de la barrière cutanée. Laphysiopathologie de la maladie implique des facteurs génétiques, environnementaux (climats, lieu de vie, allergènes, infections) et immunologiques contribuant à une altération de la barrière cutanée [2] et à une réponse immunitaire inadaptée.

Comment évaluer la sévérité de cette maladie affichante et complexe qui affecte fortement la qualité de vie des patients afin de proposer le traitement le plus adapté ?

Pour prendre en charge la maladie, il faut considérer le patient dans sa globalité et bien connaître son histoire thérapeutique (la durée d'évolution de la DA, l'évaluation de la quantité de dermocorticoïdes nécessaire à traiter sa maladie). Si sa consommation de dermocorticoïdes est très importante, la maladie peut-est considérée comme sévère. Plusieurs échelles cliniques sont disponibles pour évaluer le degré de sévérité de la maladie selon l'intensité et l'étendue des lésions, l'intensité des démangeaisons et l'impact sur la qualité de vie.

Des scores objectifs sont utilisés pour les essais cliniques et par certains centres experts comme le score EASI (Eczéma Area and Severity Index [3]) ou le score SCORAD qui permettent à eux deux d'appréhender la surface et la sévérité de la DA. Ces scores peuvent être utilisés pour le suivi des patients [4] [5]. Après un examen clinique approfondi, le dermatologue remplit à chaque consultation une fiche papier ou un support multimédia afin d'obtenir le score de gravité basé sur le nombre de lésions, d'excoriations, ce qui signifie des signes de grattage.

Pour évaluer l'impact de la maladie et de son traitement sur la qualité de vie de la personne atteinte de DA, il existe un formulaire nommé DLQI (« Dermatology Life Quality Index ») [6] de 10 questions avec une échelle de 0 à 30.

Par exemple, un patient venant à notre consultation peut avoir une maladie cliniquement très sévère. Cependant si l'interrogatoire met en évidence que le patient n'applique peu ou pas les soins locaux : émollients ou dermocorticoïdes, une première stratégie peut être envisagée avec le patient en réadaptant les soins locaux par une information claire et personnalisée sous la forme d'une éducation thérapeutique. Ainsi, le patient n'aura peut-être pas besoin de recourir à des traitements systémiques. En revanche, si le patient souffrant de DA, utilise déjà beaucoup de crèmes dermocorticoïdes à la fois pendant les poussées ou en entretien, on peut lui proposer des traitements systémiques comme la ciclosporine ou le méthotrexate.

Quelles sont les règles pour passer à un traitement systémique ?

Il n'existe pas de règles strictes, cela dépend de l'état clinique du patient. Si le patient est en échec après les traitements locaux (dermocorticoïdes), un traitement systémique peut être considéré, comme la ciclosporine par exemple. Un autre traitement, le méthotrexate peut aussi être proposé mais reste à ce jour hors AMM. D'autres traitements innovants comme les biothérapies sont désormais disponibles. Le Dupilumab (qui cible les molécules IL-13 et IL-4) est désormais disponible depuis le début de l'année 2019 et est proposé aux patients atteints d'un DA éligibles à un traitement systémique après échec, contre-indication ou intolérance à la ciclosporine.

Quel est le vécu de vos patients traités sous Dupilumab ?

Suite à une étude rétrospective en vrai vie, ce traitement est assez efficace avec une amélioration de 75% du score EASI chez plus de 60% des patients à la semaine 16, en association avec l'utilisation des dermocorticoïdes. Le traitement reste bien toléré à court et moyen terme ; cependant il est important de restervigilant sur certains effets secondaires comme les conjonctivites pouvant survenir chez plus de 30% des patients comme le montre une étude française sur l'efficacité te la tolérance du Dupilumab en vie réelle. Il existe aussi quelques cas d'hyperéosinophilie. Il est clair que nous n'avons pas d'effets secondaires comme ceux survenant par exemple avec un traitement par ciclosporine qui nécessite une surveillance régulière de la fonction rénale et de la tension artérielle.

Quelles sont les nouvelles molécules prometteuses ?

2019 est une année très dynamique avec la conduite de plusieurs études très intéressantes dans la prise en charge de la DA modérée à sévère de l'adulte.

Plusieurs molécules sont en cours de développement avec des résultats prometteurs pour les premières études concernant de nouvelles biothérapies ou d'autres molécules ciblées.

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Actualité

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Références


  • [1] SFD dossier de presse dans la peau des français
  • [2] Guttman-Yassky E, Nograles K. Contrasting pathogenesis of atopic dermatitis- Part I : clinical and pathologic concepts. J Allergy Clin Immunol 2011 ; 127 : 1110-18.
  • [3] Index de surface et de sévérité de l'eczéma
  • [4] Scoring atopic dermatitis
  • [5] Dermatology 1993 PDF
  • [6] Questionnaire Dermatology Life Quality Index
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