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vaccination anti-HPV

papilloma virus humain

À propos de cet article :

Résumé

Depuis l' introduction de la vaccination anti-papillomavirus humain (HPV) en 2007, plus de 270 millions de doses ont été injectées dans le monde.

La famille des HPV comprend plus de 200 virus différents, dont une cinquantaine donnent des lésions génitales.

Ces derniers sont divisés en deux groupes distincts : ceux qui provoquent des condylomes (ou verrues génitales), une des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes, pénible mais parfaitement bénigne et ceux (dits oncogènes) qui provoquent des lésions pré-cancéreuses pouvant évoluer en cancer du col de l' utérus.

De quoi parle-t-on ?

Les vaccins

Trois vaccins anti-HPV sont disponibles en France. Tous induisent une immunité contre les HPV 16 et 18, principaux responsables du cancer du col de l' utérus. Deux d' entre eux protègent en outre contre les HPV 6 et 11 responsables de la presque totalité des condylomes en France.

Avis du haut Conseil de la santé publique

Le ministère des Affaires sociales et de la Santé, selon l' avis du  Haut Conseil de la santé publique, recommande depuis 2013 que la vaccination des jeunes filles contre le papillomavirus puisse être pratiquée dès l' âge de 11 ans avec rattrapage vaccinal jusqu' à 19 ans révolus. Deux injections à 6 mois d' intervalle (M0 et M6) sont nécessaires avant l' âge de 13 ans révolus et 3 ensuite. Depuis 2016 les homosexuels masculins jusqu' à 26 ans révolus et les patients immunodéprimés sont également éligibles.

Tolérance

La tolérance des vaccins à court et moyen et long terme est excellente. Les effets indésirables les plus fréquents (80 %) sont observés au site d’ injection – surtout douleur à l' injection pouvant résulter en une syncope (qui fait recommander que la vaccination soit faite sur un patient assis). Elle peut s' accompagner de signes généraux - céphalées, fièvre, douleurs musculaires  transitoires - dans 20 à 30% des cas. Ils sont de faible intensité et n' ont quasiment aucune influence sur le déroulement du protocole vaccinal. Aucun décès ni aucun effet secondaire sérieux n' a été directement attribué à la vaccination anti-HPV.

  • Particulièrement surveillées dans le cadre des vaccins, les maladies auto-immunes et neurologiques on fait l' objet de nombreuses études. En septembre 2015, l' Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé a publié les résultats d' une étude prospective française (1). Dans cette cohorte de plus de  2 millions de jeunes filles affiliées au régime général de l' assurance maladie, âgées de 13 à 16 ans, suivies de 2008 à 2013, il n' a pas été mis en évidence d' augmentation globale du risque de survenue d' une maladie autoimmune (MAI) chez celles ayant été remboursées d' au moins une dose de vaccin anti-HPV comparativement aux non vaccinées.
  • Parmi les MAI étudiées, seule l' association entre le vaccin anti-HPV et la survenue d' un syndrome de Guillain-Barré (maladie auto-immune inflammatoire du système nerveux périphérique) a été retenue, avec un risque relatif équivalent à celui de la vaccination anti-grippale. Si les résultats de la plupart des études internationales ayant recherché un lien entre vaccin et SGB sont rassurants, une méta analyse de 2018, par ailleurs rassurante sur toutes les autres maladies démyélinisantes du système nerveux, ne pouvait pas conclure sur le SGB en raison de l' insuffisance de données provenant d' études de bonne qualité (2).
  • En tout état de cause, en faisant l' hypothèse (non établie) que l' association mise en évidence serait de nature causale, le nombre de cas de SGB attribuables à la vaccination serait de l' ordre de 1 à 2 cas pour 100 000 jeunes filles vaccinées. Les résultats de cette étude française ne modifient donc pas le profil de sécurité d' emploi de Gardasil® tel qu' il a été défini au moment de son autorisation de mise sur le marché en 2006. Le rapport bénéfice-risque favorable pour la vaccination anti-HPV a donc été confirmé. Ces conclusions concordent avec le précédent avis du Haut Conseil de la santé publique publié le 21 octobre 2011.

Dans les pays où la couverture vaccinale atteint plus de 70%, plusieurs études observationnelles en population générale ont montré une quasi-disparition des verrues génitales et des infections à HPV oncogènes chez les femmes vaccinées.

Malgré l' efficacité et la tolérance remarquable de la vaccination anti-HPV, elle fait l' objet de rumeurs négatives qui empêchent sa diffusion et l' obtention d' une couverture vaccinale efficace en termes de santé publique.

Ainsi, en France, la couverture vaccinale reste inférieure à 30% même si le plan de rénovation de la politique vaccinale lancé le 12 Janvier 2016 par le ministère de la Santé afin d' améliorer la couverture vaccinale commence à porter ses fruits.

Télécharger le rapport ANSM

PDF

Les points importants

  • les vaccins anti-HPV bi- tétra- et nonavalents sont très efficaces et bien tolérés.
  • les réactions aux sites d' injections sont très fréquentes, en particulier la douleur.
  • la fréquence de survenue d' effets indésirables sévères après vaccination est similaire à celle observée dans les groupes contrôles non vaccinés ce qui ne permet pas de les attribuer à la vaccination.
  • en particulier, aucun décès n' a été attribué à la vaccination anti-HPV.
  • la couverture vaccinale reste insuffisante en France pour espérer un impact bénéfique et significatif en termes de prévention des verrues génitales et des lésions précancéreuses du col utérin.
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