les angiomes
À propos de cet article :
Dr Sandra LY
Qu'est-ce qu'un angiome ?
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Le terme angiome désigne une anomalie localisée des vaisseaux. Ce terme peu précis regroupe des entités très différentes, actuellement on préfère parler d'anomalies vasculaires superficielles, que l'on scinde en deux groupes distincts :
- Le premier groupe comprend les tumeurs vasculaires bénignes où l'on observe une multiplication plus ou moins rapide de vaisseaux (les hémangiomes infantiles font partie des tumeurs),
- Le second groupe, est celui des malformations où les vaisseaux ne se multiplient pas mais sont anormaux (malformations des capillaires ou angiomes plans, malformations lymphatiques, veineuses ou artério-veineuses).
Chez le nourrisson ce sont les hémangiomes qui sont les plus fréquents, ensuite ce sont les angiomes plans et les malformations lymphatiques, ou lymphangiomes. Les autres malformations sont beaucoup plus rares et posent des problèmes surtout après la puberté.
Nous allons donc détailler dans les pages suivantes les principaux types d'angiomes, à savoir les hémangiomes, les angiomes plans, les lymphangiomes ainsi que quelques lésions vasculaires fréquentes et bénignes.
Hémangiome
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Les hémangiomes, qu'est-ce-que c'est ?
Les hémangiomes sont les plus fréquents des angiomes
Les hémangiomes infantiles, ou « angiomes tubéreux » ou « angiomes fraise », sont présents chez 5 à 10% des nourrissons. Ils apparaissent le plus souvent après la naissance dans les premières semaines de vie. Ils sont plus fréquents chez les filles et chez les nourrissons de petits poids de naissance, on retrouve souvent la notion de complications pendant la grossesse comme une grossesse multiple (augmentation de fréquence chez les jumeaux), une hypertension artérielle ou un décollement placentaire.
Les 3 types cliniques d'hémangiomes
On distingue les hémangiomes de forme superficielle qui sont de couleur rouge vif et bien limités à surface lisse ou grenue, les hémangiomes sous-cutanés qui se présentent comme des tuméfactions saillantes de tonalité bleutée et de consistance ferme et élastique. Enfin, les formes mixtes, associent une composante superficielle en regard d'un hémangiome sous cutané.
La taille d'un hémangiome varie de quelques millimètres à plusieurs centimètres, parfois tout un membre est atteint ou une grande partie du visage. Certains enfants peuvent avoir plusieurs hémangiomes.
Une évolution en 3 phases :
Croissance, stabilisation et régression spontanée dans la majorité des cas.
Initialement souvent très discret, l'hémangiome va tout d'abord augmenter de volume. Cette phase de croissance de l'hémangiome est plus ou moins longue, pouvant aller de quelques semaines à 5 ou 6 mois, voire 1 an dans certains cas graves ; puis l'hémangiome va se stabiliser et son évolution naturelle est habituellement la régression spontanée.
L'hémangiome va progressivement pâlir, puis devenir moins ferme. À l'âge de 5-6 ans, une disparition complète est notée dans 70% des cas, mais il persiste souvent un aspect de peau flétrie en regard de la lésion.
Dans 30 % des cas, il persiste des séquelles très visibles pour lesquelles un traitement (laser et/ou chirurgie) est possible.
Traiter un hémangiome ?
Aucun traitement n'est nécessaire pour la plupart des hémangiomes
La plupart des hémangiomes ne nécessitent aucun traitement car ils vont régresser spontanément. En revanche, certains peuvent se compliquer et une consultation spécialisée auprès d'un dermato-pédiatre est alors nécessaire par exemple :
- si l'hémangiome s'ulcère, ce qui est douloureux pour l'enfant ou en cas de formation de croûtes en surface
- si l'hémangiome prend un volume important lors de sa phase de croissance et qu'il se situe, par exemple, sur le nez, une lèvre ou à proximité d'un œil avec risque de déformation, de compression ou de gêne visuelle. En fonction de l'hémangiome et de l'âge de l'enfant, différents traitements peuvent être proposés, comme la cortisone, les bétabloquants, le laser ou la chirurgie.
Les bêtabloquants et les hémangiomes
Dans 80 % des cas les hémangiomes du nourrisson ne sont pas traités car ils sont bénins et régressent spontanément. Mais, parfois l'hémangiome est volumineux et se complique, et votre médecin peut vous proposer un traitement. Actuellement, beaucoup d'équipes médicales donnent des bétabloquants en première intention dans ces formes compliquées, et en particulier du propranolol.
La forme orale de propranolol doit être réservée aux hémangiomes compliqués, la mise en route du traitement se fait le plus souvent à l'hôpital car le sirop de propranolol réservé aux nourrissons ne peut être obtenu que dans les pharmacies hospitalières par ce que l'on appelle une demande d'ATU (autorisation temporaire d'utilisation) auprès de l'AFSSAPS.
Il est également souhaitable que l'équipe médicale soit expérimentée dans le domaine des hémangiomes. La dose utilisée est de 2 à 3 mg/kg/j, l'effet est très rapide en quelques heures l'hémangiome se ramollit, puis il va ensuite régresser doucement en 3 à 4 mois le plus souvent (au lieu de 3 ou 4 ans si on le laissait évoluer spontanément). Il est recommandé d'instituer le traitement le plus tôt possible pour éviter les déformations dues à l'hémangiome, et on doit le continuer jusqu'à la fin de la phase de croissance de l'hémangiome (environ jusqu'à l'âge de 8-9 mois pour les hémangiomes de taille moyenne et plutôt l'âge d'1 an pour les hémangiomes de grande taille).
Le traitement est bien toléré par les petits enfants, il faut bien sur s'assurer qu'il n'y a pas de contre-indication aux bétabloquants par un examen cardiologique, ensuite on surveille le pouls et la tension à chaque visite chez le médecin. Parfois les enfants ont le bout des doigts un peu froid et sont un peu agités dans leur sommeil en raison de cauchemars.
Il est possible également que le traitement révèle une tendance à l'asthme (sifflements bronchiques, en particulier lors d'une bronchiolite), dans ce cas il vaut mieux arrêter le traitement et ne le reprendre qu'après avis médical. Les bétabloquants peuvent favoriser les hypoglycémies (baisse de sucre dans le sang), il faut veiller à ce que l'enfant mange suffisamment et à heures fixes.
Participer à une étude
Il est également possible que votre dermatologue vous propose de participer à une étude, ces études sont indispensables pour valider l'utilité de ce traitement et son mode d'utilisation chez l'enfant.
Plusieurs études sont en cours, avec le sirop de propranolol, et aussi avec une forme en gel à appliquer sur la peau. En effet on essaie de plus en plus de faire des traitements locaux pour les petits hémangiomes afin de limiter le risque d'effets secondaires de la prise orale du médicament.
Angiome plan
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Explications
L'Angiome plan persiste toute la vie et peut poser un problème esthétique.
L'angiome plan, ou « tâche de vin » est présent dès la naissance et persiste toute la vie. Il n'a pas de tendance à s'étendre, mais il va grandir proportionnellement lors de la croissance de l'enfant. L'angiome plan pose le plus souvent seulement un problème esthétique, mais sa localisation à certains territoires du corps doit attirer l'attention sur la possibilité de complications.
Certaines localisations d'angiome plan doivent attirer l'attention
Le syndrome de Sturge-Weber-Krabbe associe un angiome plan de la face à un angiome méningé (membrane qui enveloppe le système nerveux central et la moelle épinière) et parfois un glaucome (augmentation de la pression intra-oculaire). Le territoire à risque pour l'angiome correspond au front et à la paupière supérieure.
Cet angiome ne doit pas être confondu avec l'angiome en flammèche fréquent chez le nourrisson qui siège sur le front et les 2 paupières de manière symétrique.
L'angiome plan du membre inférieur peut entraîner une croissance anormale en longueur et en diamètre du membre qui nécessite une prise en charge orthopédique.
Traitement de l'angiome plan
Le traitement de référence de l'angiome plan est le laser à colorant pulsé.
Actuellement le traitement de référence de l'angiome plan est le laser à colorant pulsé. Pour obtenir un résultat satisfaisant plusieurs passages sur l'angiome sont nécessaires (de 4 à 6 en moyenne). Dans un grand nombre de cas, le laser à colorant pulsé ne permet pas « d'effacer » complètement l'angiome, mais seulement de le faire pâlir.
Lymphangiome
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Un lymphangiome est une malformation des vaisseaux lymphatiques.
2 types de lymphangiomes
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Les lymphangiomes macrokystiques
Les lymphangiomes macrokystiques se présentent comme des kystes sous la peau de consistance molle. Les localisations préférentielles sont la tête et le cou. La principale complication est la survenue de poussées inflammatoires douloureuses, qui peuvent néanmoins évoluer vers une guérison secondaire.
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Les lymphangiomes microkystiques
Dans les lymphangiomes microkystiques on observe à la surface de la peau de petites vésicules au contenu tantôt translucide, tantôt hémorragique, isolées ou groupées en nappes. Parfois le lymphangiome n'est pas aussi typique, on peut observer simplement une hypertrophie des tissus sans signe cutané. Le traitement des lymphangiomes est difficile, les lésions macrokystiques peuvent être sclérosées ou enlevées chirurgicalement, les lésions microkystiques sont le plus souvent impossibles à traiter de manière définitive.
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Les autres malformations vasculaires
veineuses et artério-veineuses
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Ce sont des anomalies plus rares.
Les malformations veineuses ou capillaro-veineuses
Les malformations veineuses ou capillaro-veineuses se présentent comme une ou plusieurs tuméfactions bleutées ressemblant à des varices qui augmentent de volume lors des efforts. Elles peuvent être le siège douleurs lors d'épisodes de phlébites (formation d'un caillot dans la veine). Ces malformations sont influencées par les phénomènes hormonaux, il existe souvent une aggravation au moment de la puberté et lors des grossesses.
Le traitement des malformations veineuses est difficile, sauf dans les cas où l'anomalie est limitée et accessible à un traitement chirurgical radical. Le plus souvent il est impossible de proposer un traitement définitif et on se contente de gestes partiels de scléroses sur les poches veineuses les plus volumineuses et/ou d'exérèses chirurgicales limitées pour diminuer un volume.
Les malformations artérioveineuses
Les malformations artérioveineuses sont les plus graves. Dans l'enfance elles sont au stade dit « de dormance » et peuvent ressembler à un angiome plan. Les signes qui doivent alerter sont l'augmentation de la chaleur locale et le caractère extensif inhabituel pour un angiome plan. C'est au moment de la puberté que la malformation va augmenter de volume.
L'évolution au cours de la vie et en particulier au moment des grossesses est imprévisible, la malformation pouvant se développer et envahir les tissus autour (peau, muscles, voire os).
Le traitement est extrêmement difficile et une prise en charge par une équipe multidisciplinaire expérimentée est nécessaire (dermatologues, radiologues et chirurgiens).
Quelques anomalies vasculaires fréquentes et banales
Les angiomes stellaires
, sont de petites anomalies ou les vaisseaux sont disposés en étoile. Ils sont fréquents à la partie supérieure du corps, en particulier chez les enfants et les femmes, surtout lors de la grossesse. S'ils ne disparaissent pas tout seuls, on peut les traiter par électrocoagulation ou laser.
Les botriomycomes ou bourgeons charnus
Les botriomycomes ou bourgeons charnus, apparaissent assez souvent sur des zones traumatisées (ongles incarnés, blessure…) ou même parfois spontanément. Ils ressemblent à un petit hémangiome infantile. Parfois ils saignent et il faut les enlever et/ou les électrocoaguler.
Les lacs veineux des lèvres
Les lacs veineux des lèvres sont fréquents après 60 ans, ils ressemblent à une petite varice sur la lèvre. On peut éventuellement les traiter par laser s'ils ne sont pas trop gros, sinon il faut les enlever chirurgicalement.
Les tâches rubis
Les tâches rubis sont également très banales sur la peau après 40-50 ans. Ce sont de petites excroissances rouges de quelques millimètres, un traitement par le laser est possible à visée esthétique.
Les angiokératomes
Les angiokératomes sont plus foncés que les taches rubis, ce sont de petites excroissances rouges très foncé, voire marrons. S'ils apparaissent après 60 ans, en particulier sur les organes génitaux, ils n'ont aucune gravité. En revanche des angiokératomes précoces, avant 20 ans doivent faire évoquer une maladie génétique (maladie de Fabry).
En effet on essaie de plus en plus de faire des traitements locaux pour les petits hémangiomes afin de limiter le risque d'effet secondaires de la prise orale.