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Gonococcie : symptômes et traitements de cette infection sexuellement transmissible

communiqué

un article publié dans Femme Actuelle

Retrouvez cet article dans son intégralité sur le site de femmeactuelle.fr avec le Dr Sébastien FOUÉRÉ, dermatologue et vénérologue, membre de la Société Française de Dermatologie.


Infection sexuellement transmissible, la gonococcie est en recrudescence depuis quelques années en France. Quels sont ses symptômes ? Comment la traiter ?

Appelée blennorragie, gonorrhée ou encore "chaude pisse", la gonococcie est une maladie contagieuse qui se transmet lors de rapports sexuels non protégés avec une personne infectée. Selon Santé Publique France, 13 800 cas de gonococcie ont été diagnostiqués dans les Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) en 2021. Après une forte diminution des contaminations dans les années 90, la maladie est en recrudescence en France depuis le début des années 2000. "À partir du moment où sont apparus des traitements efficaces contre le VIH comme la trithérapie, les infections sexuellement transmissibles comme la syphilis ou la gonococcie se sont mises à nouveau à grimper en flèche", constate le Dr Sébastien Fouéré.

Qu’est-ce que la gonococcie ?

La gonococcie est une infection sexuellement transmissible (IST) causée par la bactérie Neisseria gonorrhoeae. "Gonococcie est le terme générique pour les infections à gonocoque, précise le Dr Sébastien Fouéré. Le terme blennorragie désigne l’urétrite à gonoque masculine, appelée également chaude pisse." En France, la maladie touche majoritairement les jeunes adultes de moins de 30 ans, et plus particulièrement ceux de sexe masculin. L’incubation est de courte durée et les symptômes apparaissent en moyenne dans les cinq jours après un rapport non protégé.

Comment se transmet-elle ?

L’infection se transmet lors de tous types de rapports sexuels non protégés y compris les rapports oraux et anaux.

Quels sont les symptômes de la gonococcie ?

Chez l’homme, les symptômes vont se manifester principalement par :

  • une sensation de brûlure à la miction ;
  • un écoulement purulent au niveau du pénis (ou du rectum).

À contrario, chez la femme la maladie est la plupart du temps asymptomatique (dans 70 % des cas). "La gonococcie est souvent détectée de façon fortuite, lors d’un dépistage de routine chez le gynécologue ", confirme le spécialiste. L’infection se traduit par des symptômes beaucoup moins bruyants que chez l’homme comme :

  • des difficultés à uriner ;
  • des pertes vaginales purulentes (leucorrhées) ;
  • une pesanteur pelvienne ou une douleur vaginale.

Notons enfin que, chez l’homme et la femme, l'atteinte ano-rectale est le plus souvent asymptomatique (2/3 des cas). "Elle peut néanmoins entraîner un prurit anal ou une inflammation de l’anus avec un écoulement anal purulent", détaille la Société française de dermatologie (SFD). Et d’ajouter : "En cas de rapports sexuels buccaux, l’oropharyngite est le plus souvent asymptomatique."

Gonococcie : comment est-elle diagnostiquée ?

Le diagnostic repose principalement sur un test PCR. "Chez l’homme, s’il existe un écoulement génital, le biologiste va effectuer un prélèvement au bout de l’urètre à l’aide d’un écouvillon. Dans le cas contraire un examen urinaire sera proposé, précise le spécialiste. Chez la femme, en général, c’est l’auto-prélèvement vaginal qui est préféré."

Quel est le traitement de la gonococcie ?

En attendant d’avoir les résultats, un traitement dit présomptif - associant un anti-gonococcique et un anti-chlamydia – est prescrit. "La gonococcie et l’infection à chlamydia donnant sensiblement les mêmes symptômes et étant associées dans près de 30 % des cas, le plus souvent, en attendant les résultats du test PCR-duplex, on prescrit un traitement conjuguant un anti-gonococcique et un anti-chlamydia, confirme le Dr Sébastien Fouéré. La ceftriaxone est administrée par injection en intra-musculaire et on prescrit en parallèle un antibiotique par voie orale pour l’infection à chlamydia."

En revanche, lorsque la gonococcie est asymptomatique et qu’elle est découverte de façon fortuite, notamment chez la femme, un traitement ciblant uniquement la bactérie incriminée est prescrit. "S’il n’y a pas de symptômes, on peut attendre le résultat de la PCR-duplex et traiter la bactérie identifiée."

Quelles sont les complications possibles ?

Lorsque la maladie n’est pas prise en charge rapidement, d’autres symptômes d'infections génitales hautes peuvent apparaître. "Il est possible d'observer des atteintes testiculaires ou prostatiques chez l’homme et des endométrites ou des salpingites responsables d’infertilité chez la femme, confirme le spécialiste. Dans de rares cas, le gonocoque peut être responsable d'une septicémie avec de la fièvre, une atteinte articulaire, etc."

Une prise en charge rapide de l’infection permet d’éviter les complications.

Comment se protéger de la gonococcie ?

Si à l’heure actuelle aucun traitement ne permet de prévenir la gonococcie, plusieurs études ont montré que le vaccin contre le méningocoque B réduisait le risque d’infection par le gonocoque et des travaux sont en cours sur le sujet. En attendant, rappelons que le meilleur moyen de se protéger des IST lors d’un rapport sexuel reste le préservatif.

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