5. Les traitements

Traiter l’urticaire, comment ?

Quel que soit le type d’urticaire, le traitement repose avant tout sur les antihistaminiques récents (dits de « seconde génération ») qui sont efficaces dans la grande majorité des urticaires.

Ils permettent en effet d’inhiber les effets de la libération d’histamine par les mastocytes. Ils agissent rapidement en 30 minutes à 1 heure pendant en moyenne 24 heures. 

En cas d’urticaire aiguë, le traitement peut être limité à une semaine ou deux, en fonction de la durée de l’urticaire.

En cas d’urticaire chronique ou d’urticaire aiguë récidivant fréquemment, la prise d’antihistaminiques de seconde génération sera quotidienne souvent pendant plusieurs mois, les posologies peuvent être augmentées jusqu’à fois la dose classique (au maximum 4 comprimés/jour) afin de faire disparaitre les démangeaisons et les éruptions.


Algorithme de prise en charge de l’urticaire chronique spontanée :

La prise en charge de l’urticaire chronique spontanée repose sur une approche progressive en plusieurs étapes, appelée stratégie par paliers. L’objectif est de contrôler l’urticaire tout en limitant les effets secondaires des traitements.

  • Palier 1 – Traitement de première intention : le traitement débute par un antihistaminique anti-H1 de deuxième génération, pris à dose standard selon les recommandations officielles. Ces médicaments, comme la cétirizine, la loratadine, la desloratadine, la lévocétirizine, la fexofénadine, la bilastine ou la rupatadine, permettent de réduire les démangeaisons et l’apparition des plaques sans provoquer de somnolence importante.
  • Palier 2 – Si le traitement reste insuffisant : si les symptômes persistent, la dose d’antihistaminique peut être augmentée jusqu’à quatre fois la dose habituelle. Des études ont montré que cette stratégie améliore l’efficacité du traitement sans augmenter significativement les effets indésirables.
  • Palier 3 – Si l’urticaire reste mal contrôlée malgré les traitements du Palier 2 :  d’autres traitements sont disponibles tels que l’omalizumab, ou la ciclosporine.

  • D’autres traitements sont en cours de développement et seront commercialisés très prochainement pour le traitement de l’urticaire chronique spontanée.
  • Les corticoïdes par voie orale ne sont pas indiqués en traitement de fond en raison du risque de dépendance, voire d’aggravation progressive de l’urticaire.
  • En cas d’urticaire allergique, les corticoïdes ne sont pas considérés comme un médicament d’urgence du fait de leur lenteur d’action (plusieurs heures). L’adrénaline est le traitement de référence en cas de réaction anaphylactique.
  • Enfin, en cas d’urticaire inductible, la conduite à tenir est identique à celle des urticaires chroniques tout en évitant dans la mesure du possible la stimulation déclenchante.

Les recommandations du CDP : Urticaire Chronique Spontanée

info Le kit d’auto-injection d’adrénaline dans l’urticaire

Le kit contenant 2 seringues auto-injectables d’adrénaline est prescrit au cours de l’urticaire cas de risque de réaction anaphylactique, principalement dans l’urticaire allergique sévère et certaines formes d’urticaire au froid.
Utilisation : injection intramusculaire immédiate dans la cuisse dès les premiers signes de réaction systémique, à renouveler toutes les 5–10 minutes si nécessaire, suivie d’un appel au 15/SAMU.
L’éducation thérapeutique du patient et de son entourage sur la reconnaissance des signes d’alarme et la technique d’injection est indispensable, avec renouvellement de la prescription avant péremption.

Conseils pratiques

En cas d’urticaire aiguë

Il est indispensable de consulter un médecin.

En fonction des symptômes et de l’évolution de l’urticaire, celui-ci orientera ou non le patient vers un confrère susceptible de réaliser un bilan allergologique. En effet, si l’allergie est une cause rare d’urticaire, elle nécessite une prise en charge particulière qui repose sur l’éviction absolue de l’allergène en cause et la prescription de médicaments adaptés.

En cas d’urticaire chronique

Les conseils pour ne pas aggraver les crises :

  • Éviter dans la mesure du possible les facteurs favorisant les crises.
  • Ne pas prendre de corticoïdes par voie orale ou injectable, même en cas d’œdème du visage.
  • Prendre un traitement antihistaminique de seconde génération à des doses adaptées aux symptômes (sans dépasser 4 comprimés/jour) tous les jours en continu plutôt que de le prendre uniquement lors des poussées.

En cas d’urticaire inductible

Il est souhaitable d’éviter les facteurs déclenchants les poussées d’urticaire inductible dans la mesure du possible :

  • Les frottements/friction sur la peau en cas de dermographisme (porter des vêtements amples).
  • Les déplacements par temps froid ou humide, les baignades ou sports en eau froide en cas d’urticaire au froid.
  • Les efforts physiques, les bains chauds en cas d’urticaire cholinergique.
  • Le port de charges lourdes ou des pressions importantes en cas d’urticaire à la pression.
  • Les expositions solaires sans protection vestimentaire et/ou crème solaire en cas d’urticaire solaire.

Lorsque vous consultez…

Les photographies des éruptions que vous avez présentées sont très souvent utiles au médecin, en particulier au cours de l’urticaire car les lésions sont parfois absentes lors de la consultation en raison du caractère mobile et fugace des plaques d’urticaire.

Il ne faut pas hésiter à consulter son médecin pour lui exprimer la gêne ressentie et lui poser des questions sur la maladie.