Traiter l’urticaire, comment ?
Quel que soit le type d'urticaire, le traitement repose avant tout sur les antihistaminiques qui sont efficaces dans 80 % des cas.
Ils permettent en effet d'empêcher la libération d'histamine par les mastocytes, cellules-clés dans la survenue de l'urticaire. Ils ont pour propriété d'agir rapidement en 30 minutes à 1 heure pendant en moyenne 24 heures. Les antihistaminiques récents (dits de « seconde génération ») sont souvent mieux tolérés.
- En cas d'urticaire aiguë le traitement peut être limité à une semaine ou deux.
- En cas d'urticaire chronique ou d'urticaire aiguë récidivant fréquemment, la prise d'antihistaminiques sera quotidienne souvent pendant plusieurs mois, avec plusieurs comprimés par jour (au maximum 4 comprimés/jour) afin de diminuer les démangeaisons et l'importance des éruptions.
- En parallèle, il conviendra d'éviter les facteurs d'aggravation tels que la prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens, les états inflammatoires, le stress ou les facteurs favorisant les crises …
- Les corticoïdes par voie orale ne sont pas indiqués en raison du risque de dépendance voire d'aggravation progressive de l'urticaire.
- Même dans le cadre d'une urticaire allergique, les corticoïdes ne sont pas considérés comme un médicament d'urgence du fait de leur lenteur d'action (plusieurs heures). Seule l'adrénaline est nécessaire en cas de réaction anaphylactique grave. Il est par ailleurs indispensable de pratiquer un bilan allergologique pour déterminer l'allergène en cause et en réaliser l'éviction.
- Enfin, en cas d'urticaire inductible la conduite à tenir est identique à celle des urticaires chroniques tout en évitant dans la mesure du possible la stimulation déclenchante.
- En cas d'échec de plusieurs antihistaminiques pris sur une période suffisamment longue et a des posologies adaptées (4 comprimés/jour) d'autres traitements pourront être proposés. L’omalizumab peut être prescrit en association aux antihistaminiques ; c’est un anticorps monoclonal anti-IgE, c’est-à-dire qu’il se fixe sur les récepteurs des IgE en particulier à la surface des mastocytes, évitant ainsi leur activation. La ciclosporine peut aussi être utilisée ; c’est un médicament dit immunosuppresseur qui diminue la réactivité du système immunitaire cutané, évitant ainsi l’activation des mastocytes.
Conseils pratiques
En cas d'urticaire…
Aiguë
Il est indispensable de consulter un médecin.
En fonction des symptômes et de l'évolution de l'urticaire celui-ci orientera ou non le patient vers un confrère susceptible de réaliser un bilan allergologique. En effet, si l'allergie est une cause rare d'urticaire, elle nécessite une prise en charge particulière qui repose sur l'éviction absolue de l'allergène en cause et la prescription de médicaments adaptés.
Chronique
Les conseils pour ne pas aggraver les crises :
- Éviter les prises d'aspirine ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens
- Préférer le paracétamol en cas de douleurs modérées.
- Éviter dans la mesure du possible les facteurs favorisant les crises
- Ne pas prendre de corticoïdes par voie orale ou injectable même en cas d'œdème du visage
- Prendre un traitement antihistaminique à des doses adaptées aux symptômes (sans dépasser 4 comprimés/jour) tous les jours pendant plusieurs semaines ou mois plutôt que de le prendre uniquement lors des poussées.
Inductible
Il est souhaitable d'éviter les facteurs déclenchants dans la mesure du possible :
- Les frottements sur la peau en cas de dermographisme (porter des vêtements amples)
- Les déplacements par temps froid ou humide, les baignades ou sports en eau froide en cas d'urticaire au froid
- Les efforts physiques, l'ingestion d'aliments chauds et/ou épicés en cas d'urticaire cholinergique
- Le port de charges lourdes ou des pressions importantes en cas d'urticaire à la pression
- Les expositions solaires sans protection vestimentaire et/ou crème solaire en cas d'urticaire solaire
- Les vibrations intenses en cas d'angio-œdème vibratoire (dans le cadre professionnel, ménager ou des loisirs).
Lorsque vous consultez…
Il ne faut pas hésiter à consulter son médecin pour lui exprimer la gêne ressentie et lui poser des questions sur la maladie.