La dermatite atopique est une maladie dont le traitement s’inscrit dans la durée. En complément du traitement prescrit par le médecin, des mesures simples vont permettre d’en améliorer la prise en charge en augmentant l’efficacité du traitement et la qualité de vie des patients. 

Éviter les irritants 

Il faut éviter d’agresser la peau atopique en limitant le contact direct avec la laine, les tissus rugueux ou les synthétiques. L’utilisation de tissus à fibres fines, de vêtements en coton ou en lin considérés comme moins irritants, est préférable. 

L’achat de lessives spéciales est inutile : une machine à laver le linge avec un bon programme de rinçage, une réduction de la quantité de lessive utilisée et une éviction des adoucissants sont des mesures suffisantes. 

 

Avoir une hygiène adaptée  

Les douches pas trop chaudes et de durée limitée sont à privilégier, mais il n’est bien sûr pas interdit de se faire plaisir de temps en temps avec un bain prolongé. Il est tout à fait possible, et même recommandé, de prendre un bain ou une douche pendant les poussées. L’usage de produits de toilette adaptés (pains surgras, syndets) est conseillé. Les savons trop détergents et parfumés, les bains moussants qui peuvent être irritants ou allergisants sont à éviter. L’ajout d’huile de bain est souvent pratiqué, même si son utilité n’est pas formellement prouvée. 

Il faut couper régulièrement les ongles notamment chez les enfants pour éviter les lésions de grattage et la surinfection des lésions cutanées. 

Éviter le tabagisme actif comme le tabagisme passif.  

Il est important d’éviter tant le tabagisme actif que passif, car ces deux formes de tabagisme aggravent l'eczéma. Ce facteur est particulièrement important à prendre en compte, notamment pour les parents d’enfants atteints de dermatite atopique. 

 

Puis-je pratiquer du sport ? 

Il n’est bien sûr pas du tout interdit de se faire plaisir en faisant du sport, en allant à la piscine, à la mer… 

En cas de transpiration importante et après la baignade ou la toilette, il convient de se rincer correctement et se sécher en tamponnant plutôt qu’en frottant. Cela permet d’éviter que la sueur ou d’autres produits irritants (chlore, sel de mer) restent au contact de la peau. 

 

Dois-je suivre un régime alimentaire ? 

Il n’y a aucune indication à un régime alimentaire particulier dans la DA, en dehors d’une allergie prouvée par des tests cutanés voire un test de réintroduction sous surveillance (une simple prise de sang ne permet pas de confirmer une allergie alimentaire). La diversification alimentaire peut commencer dès 4 mois, comme pour tous les enfants, même en cas de terrain atopique personnel ou familial. . Les liens entre intolérance au gluten ou au lactose n’ont jamais été démontrés. 

 

Intérêt de l’allaitement maternel 

L’allaitement maternel, en cas de terrain familial atopique, si les parents ont souffert –ou souffrent encore- d’asthme ou d’eczéma, est habituellement conseillé mais l’effet protecteur de l’allaitement sur la prévention de la dermatite atopique n’a pas été formellement démontré. 

 

Pas de contre-indication pour les vaccinations 

La dermatite atopique ne contre-indique en aucun cas les vaccinations. Le calendrier vaccinal reste le même pour l’enfant atopique. Pour des raisons pratiques, il est parfois justifié de retarder transitoirement une vaccination pour attendre la fin d’une forte poussée. 

 

Les probiotiques n’ont pas démontré leur efficacité dans la prise en charge de la dermatite atopique. 

À ce jour, il n'existe pas de preuves suffisantes pour soutenir l'utilisation des probiotiques chez les patients atteints de dermatite atopique. Un récent essai clinique, dans lequel des femmes enceintes ont été supplémentées en prébiotiques pendant la grossesse, a montré que cela permettait de réguler la colonisation du microbiote chez les enfants à haut risque de dermatite atopique. Cependant, cette intervention n'a pas permis de prévenir l'apparition de la DA à l'âge d'un an. 

 

Idées reçues, idées fausses 

  • « C’est une allergie au lait de vache » : 
    C’est faux dans la plupart des cas ! 

Une idée très répandue consiste à penser que l’eczéma est une forme d’allergie alimentaire et qu’il faut en rechercher l’allergène, le lait de vache étant l’un des premiers suspects. Cette association n’est pas vraie dans la majorité des cas. Le diagnostic d’allergie aux protéines du lait de vache repose sur des tests cutanés voire un test de réintroduction dans une équipe qui a l’habitude de ces explorations allergologiques.    

  • « C’est une infection par le staphylocoque doré » : 
    C’est faux dans la plupart des cas ! 

L’aspect suintant des lésions de la dermatite atopique fait souvent redouter une surinfection. Il faut savoir que des bactéries, et le staphylocoque en particulier, sont présentes sur la peau normale sans provoquer d’infection. La présence de ces bactéries sur un prélèvement cutané n’est donc pas forcément synonyme d’infection. Il faut limiter l’usage des antibiotiques selon l’avis du médecin prenant en charge la DA.  

  • « L’eczéma guérit à 3 ans, à 7 ans ou à la puberté » : 
    C’est faux, mais la DA s’améliore dans la majorité des cas avec l’âge ! 

Une idée couramment répandue est qu’il y aurait un âge précis de disparition de la maladie. Un premier faux espoir circule sur la possibilité de la fin des manifestations vers 2 ou 3 ans, ce qui n’est pas toujours vrai. La puberté, elle non plus, n’est pas obligatoirement le signe de l’arrêt de l’eczéma, même s’il est vrai que, globalement, il s’améliore avec les années et finit par disparaître dans la très grande majorité des cas. Mais il n’y a pas de règle, et certains patients atopiques peuvent souffrir d’eczéma jusqu’à l’âge adulte. 

  • « Guérir l’eczéma avec les corticoïdes fait sortir l’asthme » : 
    C’est faux ! Certains parents pensent que le traitement de la dermatite 

atopique par des corticoïdes pourrait déclencher un asthme. Cette idée est fausse. 

Il est vrai que l’asthme est plus fréquent en cas de terrain atopique. Le risque de développer un asthme est 2 à 4 fois supérieur chez l’enfant atopique par rapport à l’enfant non atopique, mais ceci n’a pas de lien de cause à effet avec le traitement de l’eczéma. 

  • « Les crèmes corticoïdes sont dangereuses » : 
    C’est faux, si on sait comment les utiliser ! 

Le mot « corticoïdes » comporte pour les patients un certain nombre de représentations négatives à l’origine d’une corticophobie et une peur d’effets secondaires éventuels des corticoïdes. Même si cette peur est sans objet dans le traitement de la dermatite atopique, elle peut conduire certains parents à sous-utiliser le traitement prescrit. Il est donc important d’aborder clairement ce point avec son médecin et de lui faire part de ses craintes quant à l’utilisation des dermocorticoïdes.