Les traitements de l’herpès génital

Aucun intérêt des traitements locaux

Il n'existe pas de traitement définitif de l'herpès, et si les traitements locaux quels qu'ils soient n'ont jamais démontré leur efficacité, les antiviraux administrés par voie orale permettent de diminuer l'intensité et la durée de la poussée ainsi que les douleurs.

Bien qu'elles soient régulièrement utilisées, aucune étude scientifique n'a à ce jour démontré l'intérêt des crèmes antivirales, quelles qu'elles soient, ni sur la durée de l'épisode, ni sur la prévention des récidives.

Intérêt des antiviraux par voie orale

Historiquement, l'efficacité du premier agent antiviral (l'aciclovir) a été découverte sur le modèle de l'herpès dans les années 70. Les antiviraux par voie orale peuvent avoir un intérêt sur une période de 5 à 10 jours lors d'une primo-infection herpétique, car ils diminuent la durée de l'épisode ainsi que la durée de la douleur.

Les antiviraux ont également démontré leur intérêt lors des récurrences avec des traitements courts, de l'ordre de 5 jours. Ces traitements sont d'autant plus efficaces qu'ils sont pris tôt lors de la poussée. Il est donc conseillé de les prendre dès les premiers symptômes.

Il n'existe, a priori, pas de résistance chez les sujets ayant une immunité normale. En revanche, il existe des résistances en cas d'immunodépression (baisse des défenses de l'organisme).

Intérêt d'un traitement préventif

Le traitement préventif n'est indiqué que chez les personnes présentant au moins 6 récurrences par an. Le traitement se prend ainsi tous les jours pendant 9 mois ou 1 an. Ce type de traitement permet de réduire de façon notoire le nombre d'épisodes.

Au cours des poussées, il est recommandé d'utiliser un préservatif tant que subsistent les lésions afin de limiter les risques de contamination du partenaire.

La protection n'est toutefois pas totale, notamment en cas de localisations cutanée ou vulvaire des lésions.

Quels conseils suivre ?

Démystifier l'herpès génital

L'herpès génital est une infection sexuellement transmissible, mal prévenue par le port du préservatif. Il n'existe pas de risque de contamination indirecte, le virus étant très fragile en milieu extérieur. Des précautions doivent être prises au cours de la grossesse, car il existe un danger en cas de contamination de l'enfant pendant l'accouchement.

Le préservatif n'est pas sûr à 100 %
La survenue d'un herpès génital au sein d'un couple stable ne doit pas nécessairement faire suspecter un rapport extraconjugal. En effet, l'herpès a pu être contracté il y a très longtemps, au début de la vie sexuelle d'un individu, être resté latent, c'est-à-dire endormi, pendant des années, et resurgir inopinément, des années plus tard, à la faveur d'un stress, d'une fatigue, d'une autre infection ou même parfois sans aucune raison…

Le préservatif ne protège pas totalement de l'herpès

Le préservatif évite la contamination au contact des lésions situées sur les muqueuses ou à partir des sécrétions génitales chez quelqu'un ne présentant pas de symptômes, mais pas la contamination par les lésions cutanées ou vulvaires. Le port du préservatif est donc recommandé en cas de lésion visible, lors des poussées.

L'herpès ne s'attrape pas n'importe où, ni n'importe comment

Le virus de l'herpès est un virus fragile, qui ne vit que très peu de temps en dehors de son hôte. Il n'existe donc pas de risque de transmission indirecte dans les piscines ou par le siège des toilettes. La contamination ne s'effectue que par un contact direct, intime, et prolongé.

Quelques mesures à prendre en cas de grossesse

Un des grands dangers de l'herpès génital est le risque de contamination de l'enfant au contact des lésions maternelles (vésicules ou ulcérations) lors de l'accouchement. Le risque pour l'enfant est alors de développer une encéphalopathie herpétique, c'est-à-dire une infection du cerveau par le virus de l'herpès, qui peut être gravissime. Une prise en charge obstétricale par une équipe spécialisée doit être proposée à toute femme enceinte présentant une primo-infection (c'est-à-dire un premier contact avec le virus de l'herpès) ou une récurrence herpétique pendant la grossesse. La prescription d'aciclovir peut être recommandée en fin de grossesse (conférence de consensus 2002) et une césarienne sera alors discutée au cas par cas.