L’herpès génital, à quoi ça ressemble ?

Un virus gênant

Il s'agit d'une infection virale, sexuellement transmise, fréquente au début de la vie sexuelle. Pouvant être longtemps cliniquement muette, elle peut se réveiller des années plus tard. Elle peut-être récidivante et gênante, et présente des risques pour l'enfant au moment de l'accouchement.

L'herpès affecte en France environ 20 % de la population sexuellement active, et en particulier la tranche d'âge des 25-35 ans. La transmission du virus, l'herpès virus de type 2, se fait au cours d'un rapport sexuel avec un partenaire qui a des lésions actives, contagieuses, car contenant du virus, ou au contact d'une personne porteuse du virus sur ses muqueuses mais sans lésion apparente (personne asymptomatique) (50 à 90 % des cas).

Cette première infection, appelée primo-infection herpétique, est très souvent asymptomatique, ne s'exprimant par aucune lésion visible ou ressentie, et on ne s'en aperçoit alors pas.

Comprendre

Des lésions peuvent toutefois apparaître environ 5 à 10 jours après ce contact contaminant, soit au niveau de la peau, soit au niveau des muqueuses génitales. Elles se présentent alors sous forme de vésicules (voir illustration ci-dessus) ou de petites bulles douloureuses sur un fond rouge et inflammatoire.

La rupture de ces vésicules entraîne des ulcérations parfois très douloureuses qui guérissent sans séquelle en une huitaine de jours.

Chez la femme, ces lésions peuvent s'accompagner d'un œdème vulvaire très important, pouvant la gêner pour uriner ou même l'empêcher d'uriner. Il peut exister des ganglions dans les plis de l'aine (adénopathies inguinales), et parfois même de la fièvre. Quand elle s'exprime, cette primo-infection est donc très souvent assez bruyante et spectaculaire, en tout cas plus sévère que les épisodes de récidive qui viendront par la suite.

Le virus de l'herpès est capable de cheminer le long des nerfs pour aller se localiser dans un ganglion situé à proximité de la colonne vertébrale. Là, il s'endort, c'est-à-dire qu'il devient latent pendant une période qui peut être éminemment variable, de quelques semaines à plusieurs années… Il peut même ne plus jamais faire parler de lui. On ne sait pas aujourd'hui ce qui détermine la réactivation de ce virus. On sait en revanche que les récurrences (récidives) sont plus fréquentes au cours de la première année qui suit la primo-infection qu'au cours des années ultérieures.

Lors d'une récurrence, ce virus migre au niveau du nerf dans le sens inverse, jusqu'au niveau des cellules épithéliales (cellules de l'épiderme) qu'il réinfecte. Il redonne ainsi les mêmes lésions, vésicules regroupées en « bouquet », puis ulcérations, mais ces lésions sont souvent moins intenses et moins nombreuses, et elles cicatrisent plus rapidement que lors de la primo-infection. Certains facteurs tels le stress, la fatigue, une autre infection, une baisse de l'immunité, une modification du climat hormonal (règles notamment), sont susceptibles de favoriser les récidives.

Lors des récidives, les lésions surviennent habituellement aux mêmes endroits et peuvent être précédées de quelques symptômes annonciateurs que l'on appelle prodromes, à type de picotement ou de brûlure. Les lésions suivent alors le même parcours : vésicules ou bulles, ulcérations puis cicatrisation.

Un des grands dangers de l'herpès génital est le risque de contamination de l'enfant au contact des lésions maternelles (vésicules ou ulcérations) lors de l'accouchement. Le risque pour l'enfant est alors de développer une encéphalopathie herpétique, c'est-à-dire une infection du cerveau par le virus de l'herpès, qui peut être gravissime. Une prise en charge obstétricale par une équipe spécialisée doit être proposée à toute femme enceinte présentant une primo-infection (c'est-à-dire un premier contact avec le virus de l'herpès) ou une récurrence herpétique pendant la grossesse. Une césarienne sera alors discutée au cas par cas.