Les causes de l’herpès génital
Une maladie virale bien capricieuse…
L'herpès génital est une infection sexuellement transmissible due à un Herpes Simplex Virus de type 2 le plus souvent, mais aussi parfois de type 1. Après la primo-infection, qui peut être totalement asymptomatique, les récurrences sont imprévisibles pouvant survenir après plusieurs années sans crise.
L'herpès génital est dû à un herpès virus appartenant à la grande famille des Herpes Virinae dont il existe plusieurs sous-familles. Dans la sous-famille des Herpes Virinae, il existe l'Herpes Simplex Virus de type 1 (HSV 1), l'Herpes Simplex Virus de type 2 (HSV 2) ainsi que le virus varicelle zona (VZV).
Si pendant longtemps, l'HSV 1 était traditionnellement responsable des lésions herpétiques buccales et l'HSV 2 des lésions herpétiques génitales, aujourd'hui 20% des herpès génitaux sont également liés à l'HSV 1. Ainsi, près de 50% des primo-infections génitales sont aujourd'hui liées à l'HSV 1, probablement en raison du développement des rapports bucco-génitaux depuis le début des années 80, en particulier chez les jeunes. Les infections à HSV 1 semblent moins récurrentes et durent un peu moins longtemps que celles dues à l'HSV 2. Des doubles infections par du type 1 et du type 2 sont possibles, car il n'existe pas d'immunité (de protection) croisée.
La transmission du virus se fait par contact direct de muqueuse à muqueuse, lors d'un rapport sexuel avec quelqu'un qui a des lésions actives, c'est-à-dire contenant des virus, ou au contraire avec quelqu'un qui ne présente pas de lésions mais excrète du virus dans ses sécrétions génitales. Le virus infeste alors les cellules superficielles de l'épiderme (kératinocytes) ou des muqueuses. Ce virus est toxique pour ces cellules et entraîne leur ballonisation, c'est-à-dire leur gonflement.
Les cellules se nécrosent et se transforment alors en vésicules (voir 1ère illustration) ou en bulles puis en ulcérations (voir 2ème illustration) ou érosions. Le risque de contamination est d'autant plus élevé que les lésions sont à un stade précoce.
En d'autres termes, les vésicules et les bulles sont plus contagieuses que les ulcérations, les croûtes ou les cicatrices. Ce sont donc les vésicules et les bulles qui sont les lésions les plus contagieuses car elles contiennent beaucoup de virus.
Une fois que les vésicules ou bulles ont éclaté, les virus libérés cheminent le long des nerfs avant d'aller se localiser dans un ganglion situé à proximité de la colonne vertébrale. Là, il s'endort, c'est-à-dire devient latent pendant une période qui peut être éminemment variable, de quelques semaines à plusieurs années… Il peut même ne plus jamais faire parler de lui. On ne sait pas aujourd'hui ce qui détermine la réactivation de ce virus. On sait en revanche que les récurrences (récidives) sont plus fréquentes au cours de la première année qui suit la primo-infection qu'au cours des années ultérieures.
Lors d'une récurrence, ce virus migre au niveau du nerf dans le sens inverse, jusqu'au niveau des cellules épithéliales (cellules de l'épiderme) qu'il réinfecte. Il redonne ainsi les mêmes lésions, vésicules regroupées en « bouquet » puis ulcérations, mais ces lésions sont souvent moins intenses et moins nombreuses, et elles cicatrisent plus rapidement que lors de la primo-infection. Certains facteurs tels le stress, la fatigue, une autre infection, une baisse de l'immunité, une modification du climat hormonal (règles notamment) sont susceptibles de favoriser les récidives.
Quels examens pour l’herpès génital ?
La recherche du virus au laboratoire peut être nécessaire en cas de doute diagnostique.
Le diagnostic d'herpès génital sur le simple aspect des lésions est parfois difficile. En cas de doute, il peut être utile d'avoir recours à un prélèvement réalisé au niveau des lésions qui apportera la certitude diagnostique.
Le diagnostic de l'herpès génital est avant tout clinique, c'est-à-dire qu'il est fait à l'inspection des lésions par un médecin expérimenté. Il ne s'agit pas d'un diagnostic toujours très facile, et il est important d'avoir une confirmation microbiologique du diagnostic au moindre doute. La mise en culture des virus prélevés au niveau des lésions, idéalement vésicules ou bulles très riches en virus, à défaut au niveau de l'ulcération ou de la croûte, reste la méthode de référence. Le résultat est obtenu en 48 heures. Une autre technique plus élaborée de biologie moléculaire, recherchant l'ADN viral, peut être envisagée, mais il s'agit d'une technique non remboursée.
Aucun intérêt des examens sanguins
La réalisation d'une prise de sang à la recherche d'une sérologie positive à l'herpès virus signant la présence du virus dans l'organisme n'a pas d'intérêt diagnostique. Elle peut avoir un intérêt épidémiologique, c'est-à-dire pour suivre l'évolution des infections au niveau d'une population.
Rechercher d'éventuelles autres maladies sexuellement transmissibles associées
La présence d'un herpès génital, qui est une infection sexuellement transmissible, doit faire rechercher de possibles autres maladies également sexuellement transmises. Il est donc important que le médecin inspecte l'ensemble de la région génitale à la recherche de Chlamydiae soit par l'analyse du premier jet urinaire chez l'homme, soit par prélèvement par un écouvillon au niveau du col de l'utérus chez la femme. Une prise de sang à la recherche d'une infection par le VIH, la syphilis ou l'hépatite B doit également être proposée.