Ablation, abstention, vaccination
Les traitements des condylomes visent à faire disparaître les lésions. Plusieurs modes de traitement sont possibles sans mettre à l' abri des récidives. Pour les prévenir, un vaccin est maintenant disponible.
La gêne esthétique ou fonctionnelle et le risque de transmission motivent le traitement des condylomes. Comme pour les verrues, le traitement des condylomes repose sur l' utilisation de traitements locaux car il n' existe pas de traitement curatif par voie générale (par la bouche ou en injection). Ceux-ci ont pour objectif de faire disparaître les lésions, mais ils peuvent être assez douloureux et doivent le plus souvent être répétés plusieurs fois pour parvenir à circonscrire définitivement la maladie.
On distingue trois types de traitements :
- des traitements chimiques ;
- des traitements physiques et chirurgicaux ;
- des traitements immunomodulateurs.
Le choix du traitement est guidé par la localisation, le nombre, l' étendue et la nature des lésions, mais aussi par l' expérience du médecin et, naturellement, le souhait du patient. Il n' existe pas aujourd' hui de consensus médical sur la meilleure stratégie à adopter et l' on peut ainsi commencer indifféremment par l' une ou par l' autre des méthodes, et passer indifféremment de l' une à l' autre. Le taux de récidive est identique quelle que soit la méthode choisie et se situe entre 30% et 60% selon le critère de guérison initiale retenu.
Les traitements chimiques
Ils consistent en une application locale, par le médecin ou par le patient selon le cas, de substances chimiques détruisant les lésions. Ils nécessitent le plus souvent des applications répétées.
- La podophyllotoxine : elle est appliquée par le patient lui-même à l' aide d' applicateurs spéciaux ou de coton-tiges, matin et soir, 3 jours consécutifs par semaine, pendant 4 semaines. Il peut y avoir une irritation, des douleurs, des érosions et des ulcérations. Il s' agit d' un traitement contre-indiqué chez la femme enceinte.
- L' acide trichloracétique à 80% : il est appliqué par le médecin à l' aide d' un coton-tige, 1 à 2 fois par semaine, pendant 3 semaines.
- Le 5-fluorouracile : en crème, à raison d' une à trois applications hebdomadaires pendant 6 semaines au maximum. Il est appliqué plus volontiers au niveau de la vulve. Les effets secondaires sont plus fréquents et plus intenses qu' avec la podophyllotoxine.
Les traitements physiques et chirurgicaux
- La cryothérapie : ou traitement par le froid par application d' azote liquide, est un traitement de première intention des lésions de petite taille. La localisation, le type et l' étendue des lésions dictent le nombre et la fréquence des applications, tandis que les délais de cicatrisation après la première séance conditionnent la fréquence des séances ultérieures : de 1 séance par semaine à 1 séance par mois. L' application d' un anesthésique local peut être proposée afin de diminuer la douleur du geste. Les effets secondaires les plus fréquents sont principalement des douleurs et des ulcérations
- Le laser CO : il nécessite une anesthésie locale ou générale en fonction de l' étendue des lésions. Les vapeurs contenant des particules de virus (ADN viral), un système d' aspiration est recommandé. Contrairement à une idée reçue, ce traitement n' est pas supérieur aux autres mais le médecin, pour des raisons pratiques, peut le juger plus adapté à la prise en charge de certaines lésions. Il nécessite une anesthésie locale voire générale.
- L' électrocoagulation : elle est indiquée en cas de lésions exubérantes ou multiples, et nécessite une anesthésie locale, voire générale.
- L' exérèse chirurgicale : l' exérèse chirurgicale des lésions peut être envisagée, mais en seconde intention. Elle peut se discuter sur des lésions isolées faciles à exciser. La circoncision est parfois indispensable devant des lésions étendues du prépuce.
Les traitements immunomodulateurs
L' imiquimod, sous la forme de crème à 5%, s' applique localement 3 fois par semaine, le soir au coucher avec un rinçage le matin, pendant 8 à 16 semaines. Son efficacité s' accompagne d' effets secondaires locaux à type de rougeur, voire de brûlure ou d' érosions cutanées qui pour être parfois spectaculaires sont sans gravité.
Quand retourner voir le dermatologue après traitement ?
Il est conseillé de retourner voir le dermatologue régulièrement,tous 2 à 4 semaines (sauf en cas de traitement par Imiquimod qui peut être prolongé 8 à 16 semaines), après la mise en route du traitement, afin de suivre l' évolution, puis 3 à 6 mois après la disparition des lésions.
Le vaccin contre les papillomavirus humains (HPV), disponible et remboursé en France depuis 2007, permet de prévenir plus de 90 % des condylomes et contribue efficacement à la prévention de plusieurs cancers liés à l’HPV, notamment le cancer du col de l’utérus. Depuis, les recommandations se sont élargies : la vaccination est proposée aux filles et aux garçons de 11 à 14 ans inclus (schéma à 2 doses), avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans (schéma à 3 doses). Par ailleurs, la vaccination est également recommandée jusqu’à 26 ans pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Cette extension de la couverture vaccinale vise à mieux protéger l’ensemble de la population et à réduire l’incidence des maladies liées à l’HPV.