Une infection sexuellement transmissible

Les condylomes sont des verrues génitales externes bénignes dues à certaines espèces de virus HPV (Human Papilloma Virus), HPV 6 et HPV 11 dans plus de 90% des cas. Sexuellement transmis, ils touchent indifféremment l' homme et la femme, principalement au début de la vie sexuelle. Il n' y a pas d' évolution cancéreuse (mais des HPV favorisant le cancer peuvent être co-transmis).

Les récidives sont très fréquentes, comme pour toutes les verrues, 30 à 60 % des cas selon les études et les critères utilisés pour définir la guérison initiale. Dans tous les cas, presque toutes surviennent dans la première année et plus de 80% dans les 6 mois suivant la rémission initiale. La persévérance dans les traitements finit presque toujours par venir à bout de la maladie : les notions de « maladie inguérissable », de « portage à vie du virus », de « contamination des partenaires possible définitivement » ne correspondent pas à la réalité clinique de la maladie et ne sont quune mauvaise interprétation de certains aspects virologiques microscopiques nayant pas dincidence sur lévolution des condylomes.

Les condylomes sont considérés comme la plus fréquente des infections sexuellement transmissibles virales. On estime en effet que 3 à 5% de la population française présentera des lésions cliniques au cours de sa vie.

L' incidence de ces infections est particulièrement élevée au début de l' activité sexuelle. Elle serait de 107 nouveaux cas par an pour 100 000 habitants en France. La prévalence est maximale entre 20 et 25 ans, puis baisse nettement après 30 ans. Les condylomes sont également plus fréquents chez les patients immunodéprimés, c' est-à-dire aux capacités de défense immunitaires amoindries : infection par le VIH, greffe d' organe…

Les condylomes ano-génitaux externes :
description de la maladie

Chez l' homme, les localisations les plus fréquentes sont le pénis, le prépuce externe et interne, le gland et la région périanale (30% des cas des hommes ayant des lésions génitales et ce même sils nont aucune pratique sexuelle anale), alors que chez la femme, les condylomes se localisent sur la vulve, le périnée, et la région périanale.

Il existe trois types de condylomes :

  • les condylomes acuminés qui sont des lésions bourgeonnantes, uniques ou multiples, rosées ou grisâtres, plus ou moins pédiculées (c' est-à-dire reposant sur une sorte de pied), localisées ou disséminées.
  • les condylomes papuleux consistant en des papules multiples, pigmentées, rosées ou de couleur de peau normale, à surface lisse, isolées ou en nappe.
  • les condylomes plans qui sont des macules rouges ou rosées de la muqueuse anale, qui peuvent éventuellement être rendues plus visibles par application d' acide acétique à 5% et examen à la loupe ou au colposcope.
    Une fois installées, comme pour toutes les verrues, la régression spontanée est possible, mais l' évolution classique est habituellement l' extension des lésions en taille et en nombre, pouvant être responsable d' une gêne physique et psychologique importante.

De nombreuses questions encore non résolues

Un certain nombre de questions persistent autour de la vie du virus et de sa virulence. En effet, on ne sait pas pourquoi certaines personnes contaminées vont développer des lésions et d' autres pas. De même, on ne sait pas pourquoi le virus peut être actif d' emblée, engendrant ainsi des lésions apparaissant dans les semaines qui suivent la contamination, ou au contraire rester endormi pendant des mois avant de refaire surface.

On ne sait toujours pas non plus de manière certaine pourquoi, rarement, une personne qui a présenté des condylomes à une certaine période de sa vie, peut représenter des condylomes après de très nombreuses années sans lésion. Si le rôle d' une nouvelle contamination est le plus souvent en cause, un déséquilibre immunitaire de l' organisme, c' est-à-dire de ses capacités de défense doit parfois être évoqué.

Les récidives de condylomes sont très fréquentes. Un essai thérapeutique nommé CONDYVAC est en cours en en France pour évaluer l' intérêt de la vaccination afin de prévenir la rechute (ce n' est pas une indication officielle mais de la recherche).