III. Les causes du psoriasis
Des gènes identifiés
Le psoriasis a souvent un caractère familial : environ 30% des personnes atteintes ont un parent proche également concerné. Cette observation a permis de confirmer qu'il existe une prédisposition génétique à la maladie. Aujourd'hui, les chercheurs ont identifié plus de 80 zones dans notre ADN qui peuvent influencer le risque de développer un psoriasis.
Parmi ces gènes, l'un des plus importants s'appelle HLA-Cw6. Les personnes qui possèdent une certaine variante de ce gène ont plus de risques de développer la maladie, surtout avant 40 ans. D'autres gènes identifiés sont liés au système immunitaire, notamment ceux qui contrôlent la production de substances inflammatoires comme les interleukines (IL-23, IL-17) et le TNF-alpha. C'est précisément ces mêmes substances que ciblent les biothérapies, ce qui explique leur efficacité.
Avoir ces gènes ne signifie pas forcément développer un psoriasis. La maladie apparaît généralement quand plusieurs facteurs génétiques se combinent avec des éléments déclencheurs de l'environnement. La maladie s' exprime donc par l' association d' un terrain génétique particulier et de ces facteurs favorisants.
Des facteurs favorisants
Différents facteurs environnementaux peuvent favoriser l' expression du psoriasis chez des sujets génétiquement prédisposés. Parmi les facteurs favorisants connus, on retrouve :
- Des facteurs infectieux : c' est le cas du psoriasis chez l'enfant au décours d'un épisode rhinopharyngé, notamment au décours d'une angine à streptocoque pour le psoriasis en gouttes,
- Des médicaments comme les béta-bloquants, le lithium, ou certains antihypertenseurs,
- Le soleil améliore le plus souvent améliore le psoriasis ; cependant, dans certains cas, l’exposition au soleil peut au contraire aggraver le psoriasis,
- Le stress, un choc émotionnel ou un traumatisme affectif,
L' alcool et le tabac ne sont pas des facteurs favorisants à proprement parler, mais ils apparaissent comme étant nettement des facteurs aggravants et des facteurs de mauvaise réponse aux traitements.
Une maladie imprévisible
L' évolution de la maladie est imprévisible. On peut présenter une poussée isolée de psoriasis et ne plus jamais en entendre parler ou ne présenter de nouvelles lésions que plusieurs années après. La plupart du temps, les symptômes réapparaissent à l' occasion d' un stress, d' un changement de vie, d' une période de fatigue ou d' une maladie associée.
IV. Quels examens pour le psoriasis ?
Un diagnostic clinique
Dans la grande majorité des cas, le psoriasis est diagnostiqué sur le simple aspect des lésions par un médecin expérimenté. La biopsie cutanée peut être utile dans les cas difficiles. Dans les formes sévères, il faut rechercher d' éventuelles pathologies associées.
Le diagnostic de psoriasis est avant tout clinique, c' est-à-dire qu' il repose sur l' expérience et la bonne connaissance de la maladie du médecin qui examine les lésions.
Dans les cas difficiles, lorsque les lésions cutanées sont atypiques, une biopsie cutanée peut être nécessaire. Réalisée au niveau des lésions érythémato-squameuses (plaques rouges recouvertes de peau blanchâtre qui pèlent), elle met en évidence un épaississement de l' épiderme avec des anomalies des cellules (kératinocytes), en particulier la persistance de leur noyau (parakératose) ainsi que la présence de cellules de l' inflammation (lymphocytes) au niveau de l' épiderme et du derme.
Rechercher des pathologies associées
Compte-tenu de la fréquence des maladies générales associées aux formes sévères de psoriasis, il peut être justifié de rechercher l' existence d' un diabète de type 2, dit non insulino-dépendant ou d' anomalies du bilan lipidique (graisses dans le sang), en particulier chez les patients obèses.
Une prise de sang réalisée le matin à jeun est alors nécessaire afin de mettre en évidence d' éventuelles anomalies des taux de sucre (glycémie) ou de graisses (lipides) dans le sang, ou encore une anomalie du bilan hépatique. L’ association avec un surpoids est également fréquente.
Ces anomalies expliquent pour partie le risque cardio-vasculaire qui est accru chez les patients atteints de psoriasis avec sur risque d’ accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde etc.
La dépression, les troubles anxieux sont également plus fréquents, expliqués pour partie par l’ altération de la qualité de vie des patients souffrant de psoriasis du fait du caractère affichant, stigmatisant des lésions source d’ exclusions sociales et professionnelles, de leur impact sur la vie affective mais aussi des sensations de prurit, de brûlures voir des douleurs associées aux lésions.