Les causes du psoriasis

Le psoriasis peut prendre de très nombreuses formes. Si certains patients ne souffrent que de lésions discrètes disparaissant spontanément, d'autres présentent des formes très étendues et handicapantes. La plupart des psoriasis ont une évolution bénigne, mais 20% des cas sont considérés comme des formes modérées à sévères. Les patients infectés par le VIH présentent des formes particulièrement sévères de psoriasis. Cependant, dans la plupart des cas, on ne sait pas aujourd'hui pourquoi certains malades vont présenter une forme minime et d'autres une forme très sévère.

Les formes sévères de psoriasis sont associées à des co-morbidités, en particulier à l' obésité et à des facteurs de risque cardio-vasculaires tels que l' hypertension artérielle, le diabète, l' hypercholestérolémie.

Des gènes identifiés

Le caractère souvent familial du psoriasis (30% des cas) a fait suspecter une prédisposition génétique et plusieurs gènes sont maintenant identifiés. Il n' est pas encore possible de dire aujourd' hui leur niveau exact de responsabilité et il faut probablement la conjonction de plusieurs anomalies génétiques pour exprimer la maladie. La maladie s' exprime donc par l' association d' un terrain génétique particulier et de facteurs environnementaux favorisants.

Des facteurs favorisants

Différents facteurs environnementaux peuvent favoriser l' expression du psoriasis chez des sujets génétiquement prédisposés. Parmi les facteurs favorisants connus, on retrouve :

  • des facteurs infectieux : c' est le cas du psoriasis chez l'enfant au décours d'un épisode rhinopharyngé, notamment au décours d'une angine à streptocoque pour le psoriasis en gouttes.
  • des médicaments comme les béta-bloquants, le lithium, ou certains antihypertenseurs ;
    le soleil améliore le plus souvent améliore le psoriasis ; cependant, dans certains cas, l' exposition au soleil peut au contraire aggraver le psoriasis
  • le stress, un choc émotionnel ou un traumatisme affectif

L' alcool et le tabac ne sont pas des facteurs favorisants à proprement parler, mais ils apparaissent comme étant nettement des facteurs aggravants et des facteurs de mauvaise réponse aux traitements.

Une maladie imprévisible

L' évolution de la maladie est imprévisible. On peut présenter une poussée isolée de psoriasis et ne plus jamais en entendre parler ou ne présenter de nouvelles lésions que plusieurs années après. La plupart du temps, les symptômes réapparaissent à l' occasion d' un stress, d' un changement de vie, d' une période de fatigue ou d' une maladie associée.

Quels examens pour le psoriasis ?

Un diagnostic clinique

Dans la grande majorité des cas, le psoriasis est diagnostiqué sur le simple aspect des lésions par un médecin expérimenté. La biopsie cutanée peut être utile dans les cas difficiles. Dans les formes sévères, il faut rechercher d' éventuelles pathologies associées.

Le diagnostic de psoriasis est avant tout clinique, c' est-à-dire qu' il repose sur l' expérience et la bonne connaissance de la maladie du médecin qui examine les lésions.

Dans les cas difficiles, lorsque les lésions cutanées sont atypiques, une biopsie cutanée peut être nécessaire. Réalisée au niveau des lésions érythémato-squameuses (plaques rouges recouvertes de peau blanchâtre qui pèlent), elle met en évidence un épaississement de l' épiderme avec des anomalies des cellules (kératinocytes), en particulier la persistance de leur noyau (parakératose) ainsi que la présence de cellules de l' inflammation (lymphocytes) au niveau de l' épiderme et du derme.

Rechercher des pathologies associées

Compte-tenu de la fréquence des maladies générales associées aux formes sévères de psoriasis, il peut être justifié de rechercher l' existence d' un diabète de type 2, dit non insulino-dépendant ou d' anomalies du bilan lipidique (graisses dans le sang), en particulier chez les patients obèses.

Une prise de sang réalisée le matin à jeun est alors nécessaire afin de mettre en évidence d' éventuelles anomalies des taux de sucre (glycémie) ou de graisses (lipides) dans le sang, ou encore une anomalie du bilan hépatique. L’ association avec un surpoids est également fréquente.

Ces anomalies expliquent pour partie le risque cardio-vasculaire qui est accru chez les patients atteints de psoriasis avec sur risque d’ accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde etc.

La dépression, les troubles anxieux sont également plus fréquents, expliqués pour partie par l’ altération de la qualité de vie des patients souffrant de psoriasis du fait du caractère affichant, stigmatisant des lésions source d’ exclusions sociales et professionnelles, de leur impact sur la vie affective mais aussi des sensations de prurit, de brûlures voir des douleurs associées aux lésions.