Les causes de la varicelle
Le virus de la varicelle et du zona (VZV)
C'est un virus à ADN de la famille des herpes viridae. La varicelle correspond à la phase clinique de primo infection par ce virus et le zona correspond à la réactivation de ce virus, qui est resté latent dans les ganglions sensitifs cutanés.
L' incubation (temps entre la contamination et les premières manifestations de la maladie) est de 14 jours. L' incidence de la maladie est plus fréquente au printemps. La transmission se fait surtout par voie aérienne via la pénétration du virus par les muqueuses des voies respiratoires, de la conjonctive et de l' oropharynx. Cette contagion débute deux jours avant le début de l' éruption. La maladie n' est plus contagieuse quand il n' y a plus de vésicule. Les croûtes ne sont pas contagieuses.
Selon le terrain
La varicelle touche essentiellement l' enfant. Elle est exceptionnelle avant l' âge de 6 mois car le nourrisson est protégé par les anticorps maternels (si la mère a déjà eu la varicelle).
Chez l' adulte
La varicelle est généralement profuse même chez un sujet ayant une bonne immunité.
Chez un patient immunodéprimé
(greffé, infection par le VIH, chimiothérapie…)
Elle peut être catastrophique, avec des formes hémorragiques et nécrotiques, associée à des atteintes viscérales.
Chez un patient porteur d' une dermatite atopique
L' apparition des lésions sur les plaques d' eczéma peut parfois être trompeuse. Il s' agit d' une forme grave appelée syndrome de Kaposi Juliusberg et qui correspond à une dissémination massive du virus, qui doit conduire à l' hospitalisation. Sur ce terrain d' eczéma, la surinfection bactérienne (impétiginisation) est plus fréquente.
Chez la femme enceinte
- si elle survient avant la 20èmesemaine d' aménorrhée, il existe un risque rare (2% des varicelles maternelles) de malformations osseuses, oculaires et neurologiques. On parle de varicelle congénitale. L' enfant peut naitre avec des cicatrices ou des bulles. Une surveillance échographique obstétricale accrue est alors proposée.
- si elle est contractée entre la 21ème et la 38èmesemaine, la varicelle semble sans gravité pour l' enfant. Cependant, l' enfant peut faire un zona dans les mois ou années qui suivent sa naissance, sans avoir cette notion de varicelle.
- par contre, le risque est de nouveau augmenté si la mère contracte la varicelle 8 jours avant accouchement et jusqu' à 2 jours après l' accouchement. L' enfant fera alors une varicelle néonatale (dès la naissance) qui peut être gravissime : 20% à 30% de décès par choc septique et atteinte multiviscérale, car il n' aura aucune protection immunitaire.
Les complications
- La surinfection cutanée (3 à 5% des cas) des lésions de varicelle, le plus souvent à staphylocoque doré et parfois à streptocoque A, peuvent être à l' origine d' infections plus graves (érysipèle, fasciite nécrosante, purpura fulminans, choc septique). On doit les suspecter devant l' apparition d' une fièvre élevée.
- Les cicatrices peuvent persister d' autant que la lésion a été grattée et s' est surinfectée. Elle peut être pigmentée ou hypochromique (blanche), en creux ou en relief (chéloïdienne). Il ne faut surtout pas les exposer au soleil, notamment pour éviter la pigmentation.
- L' atteinte pulmonaire qui survient dès la première semaine se manifeste par une toux, une dyspnée (essoufflement) et peut s' aggraver jusqu' à une hémoptysie (crachat avec du sang) et la détresse respiratoire. Cette pneumopathie varicelleuse est assez fréquente chez l' adulte et très grave chez le nourrisson. Le risque et la gravité sont majorés en cas de tabagisme. Il y a un risque de mortalité de 30% des cas.
- Les manifestations neurologiques peuvent être liées soit à la fièvre (convulsions), soit à l' atteinte cérébrale directe laissant généralement de lourdes séquelles. Il existe une forme particulière favorisée par la prise d' aspirine appelée le syndrome de Reye. Il associe une atteinte cérébrale mortelle dans 80% des cas et une atteinte hépatique. C' est pourquoi la prise d' aspirine est contre indiquée en cas de varicelle.
D' autres organes peuvent être atteints, surtout chez le sujet immunodéprimé.
Quels examens pour la varicelle ?
Le diagnostic est habituellement clinique.
En cas de doute sur des terrains particuliers on peut demander une PCR du virus VZV.
La sérologie ne se modifie que tardivement donc n' a pas d' intérêt dans le dépistage de la varicelle. Par contre, elle est réalisée avant certains traitements, pour connaître le statut immunitaire, car si elle est négative, il est proposé une vaccination. De même lors du contact d' une femme enceinte auprès d' un patient varicelleux lorsque son statut immunitaire n' est pas connu.
Une radiographie pulmonaire sera proposée en cas de toux importante.