Les causes de la syphilis

Une maladie infectieuse due à une bactérie

La syphilis est une infection sexuellement transmissible due à une bactérie de la famille des tréponèmes.
La syphilis est une maladie infectieuse sexuellement transmissible, due à une bactérie appelée Treponema pallidum, qui appartient à la grande famille des tréponèmes, responsables des tréponématoses.

La contamination se fait au contact du chancre de la syphilis primaire, pendant un rapport sexuel non protégé oral ou génital, ou à celui des syphilides érosives qui sont les lésions de la peau ou des muqueuses présentes lors de la syphilis secondaire.

La période d'incubation est très variable, de l'ordre de 3 semaines à 1 mois. Les tréponèmes diffusent très rapidement dans tout l'organisme et il n'est pas rare d'en trouver dans le liquide céphalo-rachidien (lexique) dès la phase précoce de la maladie, alors même qu'il n'existe aucun signe neurologique. On considère que le risque de contagion est maximal pendant la première année d'évolution de la maladie car les tréponèmes sont alors présents à la surface des lésions de la peau et surtout des muqueuses.

Il peut exister également une transmission materno-fœtale pendant la grossesse et de très exceptionnels cas de transmission transfusionnelle.

Quels examens pour la syphilis ?

Des examens peu spécifiques

Il n'existe aucun examen spécifique de la syphilis. La confrontation de l'examen clinique et de la sérologie oriente fortement le diagnostic, la visualisation directe du tréponème au microscope restant aujourd'hui anecdotique. Le traitement étant simple, il est souvent administré en cas de doute et par prudence avant même la réception des résultats.
Le diagnostic clinique, c'est-à-dire sur l'examen des lésions par le médecin n'est pas toujours facile. Le « chancre syphilitique » est transitoire et le patient ne consulte pas toujours à ce stade. C'est pourtant à ce stade que l'on peut mettre en évidence le tréponème responsable de la maladie, par prélèvement réalisé au niveau de l'ulcération.

La mise en évidence du tréponème par un prélèvement

L'étalement sur lame du prélèvement génital permet de voir avec un microscope spécial dit « à fond noir » les tréponèmes. Il s'agit d'un examen réalisé par des centres très spécialisés. C'est un examen long à faire et non spécifique, c'est-à-dire qu'on ne peut pas dire s'il s'agit d'un Treponema pallidum responsable de la syphilis ou d'un autre type de tréponème.

Les sérologies

Le diagnostic sérologique permet se fait par une prise de sang. On dose dans le sang des anticorps signant la présence de tréponèmes dans l'organisme. Il en existe deux types : le VDRL, qui signe une syphilis précoce et le TPHA, qui au contraire est le stigmate d'une syphilis ancienne, le VDRL pouvant être alors très faible ou ayant même pu se négativer.

Il faut réaliser à la fois un test qualitatif et quantitatif, c'est-à-dire qu'on regarde dans un premier temps si le test est positif ou négatif. Si ce dernier est positif, on dose la quantité d'anticorps dans un deuxième temps. Les tests n'étant pas automatisés, leur interprétation est souvent délicate. Il peut être nécessaire de refaire des dosages dans d'autres laboratoires si leurs résultats ne correspondent pas aux données de l'examen clinique. En outre, la sérologie peut mettre un certain temps à se positiver et il faut donc parfois refaire une prise de sang, après un délai de quelques jours, si la première sérologie est négative. Il peut exister aussi d'authentiques chancres syphilitiques avec des sérologies négatives.

Le dépistage sérologique est obligatoire chez la femme enceinte au cours du premier trimestre de la grossesse et en cas de don du sang. Il est conseillé annuellement chez les homosexuels. Il sera proposé aussi chez les personnes à risque, ayant eu un rapport sexuel non protégé ou présentant une autre infection sexuellement transmissible ou ayant été en contact avec un sujet syphilitique.

La pratique de nouvelles sérologies réalisées à distance du traitement permet de surveiller l'efficacité de ce dernier : les sérologies deviennent négatives si le traitement a été efficace. Il est donc important de les pratiquer afin d'avoir une référence.

Ces sérologies ne sont toutefois pas spécifiques de la syphilis. En effet, elles peuvent également être positives au cours de tréponématoses (autres infections dues au tréponème) sévissant dans certaines régions du globe, notamment en Afrique. Ainsi, une sérologie VDRL ou TPHA positive chez un Africain doit être interprétée avec prudence car elle peut signer une infection par un autre type de tréponème.

La biopsie cutanée

Elle n'est pratiquée qu'en cas de doute diagnostique, mais son aspect est peu spécifique. (accéder au chapitre et à la vidéo sur la biopsie cuntanée)

Autres examens

La réalisation d'autres examens, qu'il s'agisse de prises de sang, de radiographies, d'examen ophtalmologique (de l'œil) ou de ponction lombaire, sera guidée par les symptômes présentés par le patient.

Penser à dépister d'autres infections sexuellement transmissibles

Avoir contracté une syphilis doit faire évoquer la possibilité d'une contamination par une autre infection sexuellement transmissible comme le VIH, l'hépatite B, des chlamydiae… Des examens complémentaires comme des prélèvements sanguins ou gynécologiques peuvent être nécessaires.