Quels sont les facteurs de risque, qui est concerné ?

Les facteurs favorisant l'érysipèle sont locaux ou généraux.

Facteurs de risque locaux

Les facteurs de risque locaux ou régionaux sont les oedèmes, veineux ou lymphatiques, mais aussi les dermatoses chroniques comme le psoriasis ou l'eczéma occasionnant une brèche dans l'épiderme, les antécédents d'irradiation et/ou lymphadénectomie (ablation des ganglions).

Facteurs de risque généraux

Les facteurs de risque généraux sont l'obésité, le diabète, l'alcoolisme, le tabagisme, corticothérapie locale ou générale,la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), le syndrome néphrotique et les situations d'immunosuppression (dysglobulinémie, néoplasie, déficits immunitaires acquis ou primitifs, antibiothérapie multiples, SIDA).


Chez l'enfant les facteurs de risque sont souvent dus à la varicelle et le Staphylocoque doré est souvent associé au Streptocoque.


Tous ces facteurs doivent être clairement identifiés.

Les adultes de plus de 40 ans sont généralement concernés par cette affection, avec un sex ratio de 1:1. Le risque augmente avec l'âge.

L'incidence de l'érysipèle est estimée à 9 cas pour 100.000 par an, plutôt en augmentation.

Quelle est la bactérie responsable ?

Il s’agit d’une infection essentiellement streptococcique dans 85% des cas : streptocoques bêta-hémolytiques du groupe A surtout, B, C et G.

La (ou les bactéries) pénètre à travers une brèche cutanée puis se multiplie localement dans les tissus.

Peut-on identifier l'agent infectieux responsable ?

Il est rare de pouvoir identifier le germe de l’érysipèle, les hémocultures n’étant que rarement positives.

Une aspiration à l’aiguille fine au pourtour de la lésion permet de documenter l’infection dans certains cas, mais cet examen invasif est peu utilisé dans la pratique courante,et uniquement en cas d’hospitalisation.

Dans des circonstances particulières, d’autres germes peuvent être retrouvés :

  • Les infections à Staphylocoques dorés sont en effet plus rares et plus souvent retrouvées chez les patients dont le point de départ est un site d’injection (chez les toxicomanes principalement) ou présentant une plaie initiale purulente. Certains Staphylocoques sont résistants à la MÉTHICILLINE (antibiotique), appelés SARM.
  • L'érysipèle avec comme porte d'entrée une plaie purulente peut être dû au Staphylocoque doré (dont SARM).
  • L'érysipèle chez un diabétique peut être dû à un bacille gram négatif aérobie (exemple entérobactéries), ou anaérobie (difficile à détecter mais soupçonné en présence de gaz, d'odeur fétide et en cas de porte d'entrée muqueuse), mais là il s'agit alors de DHB nécrosantes.
  • L'érysipèle par morsure ou griffure animale (chat, chien) peut être dû à Pasteurella multocida, Neisseria meningitidis.
  • En cas de morsure humaine, les bactéries responsables sont des germes anaérobies buccaux des Streptococcus viridans, Eikenella corrodens, et S. doré.
  • En cas d’immunosuppression,
    • des germes atypiques comme des Mycobactéries atypiques
    • mais aussi Escherichia Coli, Pseudomonas aeruginosa, Nocardia
    • des levures ou des champignons filamenteux
    • des virus, varicelle herpès (VHZ, HSV)

Ces situations cliniques imposent l'hospitalisation.