I. L’hidradénite suppurée, à quoi ça ressemble ?

Comprendre

L’hidradénite suppurée, également appelée maladie de Verneuil, est une maladie inflammatoire chronique de la peau. 

Les lésions précoces sont des nodules douloureux isolés pouvant s’abcéder et persister plusieurs semaines.

Les poussées inflammatoires répétées entraînent progressivement la formation de cicatrices épaisses et dures appelées cicatrices en pont. On observe également la création de trajets fistuleux, c’est-à-dire de tunnels qui se forment sous la peau et relient entre elles différentes lésions ou débouchent à la surface de la peau. Des comédons ouverts (points noirs) peuvent aussi apparaître. Des lésions atypiques peuvent aussi être présentes (folliculite, bourgeons charnus, cicatrices vermoulues, cicatrices à l’emporte-pièce, kystes épidermiques).

Il n’y a généralement ni fièvre ni ganglions (adénopathies) associés. Les infections par des bactéries pyogènes sont exceptionnelles.

Localisations

Elle survient principalement dans les zones de plis du corps.

Les zones les plus souvent atteintes sont les régions axillaires (aisselles), inguinales (plis de l’aine), périnéales, fessières et mammaires (sous les seins). D’autres localisations sont toutefois possibles, notamment le visage, la nuque ou le dos.

La présence de lésions faciales notamment pré- ou rétro-auriculaires, mandibulaires doit faire évoquer un diagnostic d’HS faciale.

Présentation clinique

La présentation clinique de la maladie peut varier considérablement d’une personne à l’autre, en fonction des zones atteintes, du type de lésions, de leur évolution et de leur sévérité. Des différences selon le sexe ont été observées : les femmes sont plus souvent touchées au niveau des zones antérieures, comme les aisselles et les seins, tandis que chez les hommes, les atteintes fessières ou situées dans des zones moins habituelles semblent plus fréquentes.

Une étude de classe latente a permis d’identifier trois profils d’atteinte distincts.

  • La première forme, dite axillo-mammaire, représente environ 48 % des cas. Elle est caractérisée par des atteintes situées préférentiellement au niveau des aisselles et des seins, avec des lésions de type nodulaire et des cicatrices en pont. Cette forme typique concerne surtout des femmes en surpoids.
  • La deuxième forme, dite folliculaire, représente environ 26 % des cas. Elle est marquée par une atteinte plus diffuse : aisselles, thorax, dos, membres, et régions rétro-auriculaires. Elle se caractérise par une forte probabilité de lésions folliculaires, telles que des kystes épidermiques, des comédons ou un sinus pilonidal. Cette forme, souvent plus sévère, est plus fréquemment observée chez des hommes fumeurs.
  • La troisième forme, dite fessière, représente également 26 % des cas. Elle se manifeste par une atteinte localisée aux fesses, sous forme de papules et de folliculites.

Ces formes cliniques pourraient refléter des mécanismes physiopathologiques différents dans le développement de la maladie.

Des formes cliniques particulières existent (classification de Van der Zee et coll.)1 :

  • Type furoncules par friction : Lésions qui ressemblent à des furoncles et apparaissent dans les zones de frottement des vêtements ou entre les plis de peau.
  • Type folliculite cicatricielle : Inflammation des follicules pileux qui laisse des marques et cicatrices permanentes sur la peau.
  • Type conglobata : Forme sévère associant kystes et acné importante au visage et dans le dos. Elle touche plutôt des patients de poids normal, souvent fumeurs, avec des antécédents familiaux de la maladie.
  • Type ectopique : Forme inhabituelle où les lésions apparaissent sur des zones normalement épargnée par cette maladie.
  • Type syndromique : Forme associée à d'autres maladies inflammatoires comme l'acné sévère, la maladie de Crohn ou certaines arthrites.