Le traitement
Les traitements anti rétroviraux ne guérissent pas l’infection mais permettent de bloquer la réplication du virus, de restaurer l’immunité, et d’atteindre une charge virale indétectable, ce qui empêche toute transmission.
Les principales classes thérapeutiques disponibles sont :
- Les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI), comme le ténofovir disoproxil, le ténofovir alafénamide, l’emtricitabine et la lamivudine.
- Les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI), tels que la rilpivirine
- Les inhibiteurs de protéase (IP), comme le darunavir
- Les inhibiteurs d’intégrase (INI), en particulier le dolutégravir et le cabotégravir
- Les inhibiteurs d’entrée et de fusion, moins courants mais utiles dans certaines situations complexes.
Les traitements de première intention sont aujourd’hui en majorité des thérapies combinées en un seul comprimé par jour.
Des formulations injectables à longue durée d’action sont désormais disponibles : le cabotégravir (INI) et la rilpivirine (INNTI) peuvent être administrés toutes les 8 semaines en injection intramusculaire, offrant une alternative précieuse pour les patients rencontrant des difficultés à suivre leur traitement de façon régulière.
La PrEP : prophylaxie pré-exposition
La prophylaxie pré-exposition (PrEP) est aujourd’hui l’un des outils les plus puissants de prévention contre le VIH. Il s’agit d’un traitement préventif basé sur l’utilisation d’un médicament antirétroviral, généralement le Truvada® (ténofovir disoproxil + emtricitabine) ou son équivalent générique.
Ce médicament empêche le virus VIH de s’installer dans l’organisme s’il y a exposition, en bloquant la réplication dès son entrée dans les cellules.
La PrEP est recommandée pour les personnes séronégatives ayant un risque important d’exposition au VIH.
Le schéma classique repose sur une prise quotidienne du médicament. Chez certaines personnes, un schéma "à la demande" est également validé : deux comprimés 2 à 24 heures avant le rapport sexuel, puis un comprimé à 24 heures et un à 48 heures après la première prise.
Dans tous les cas, une consultation médicale régulière est indispensable pour assurer un bon suivi, vérifier l’absence d’infection par le VIH, surveiller la fonction rénale et dépister d’éventuelles IST.
En France, la PrEP est prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie, ce qui la rend entièrement gratuite pour les personnes qui en ont besoin.
Depuis 2024, une avancée majeure a été enregistrée avec la validation de la PrEP injectable à longue durée d’action. Le cabotégravir injectable (Apretude®) est désormais autorisé en France. Ce traitement se présente sous forme d’une injection intramusculaire toutes les 8 semaines, après deux injections initiales à un mois d’intervalle. Il constitue une solution efficace pour les personnes qui ne souhaitent ou ne peuvent pas suivre un traitement quotidien par voie orale. Son efficacité est équivalente, voire supérieure à celle du traitement oral dans certains groupes à haut risque.
Traitement post-exposition (TPE)
Le TPE consiste à administrer un traitement antirétroviral immédiatement après une exposition à risque (rapports non protégés, accident d’exposition au sang). Il doit être débuté dans les 48 heures et poursuivi pendant 28 jours. En 2025, le schéma le plus utilisé repose sur TDF/3TC associé à un troisième agent comme la doravirine ou le dolutégravir.
Avancées concernant un vaccin contre le VIH
Depuis plus de 40 ans, les scientifiques du monde entier travaillent à la mise au point d’un vaccin contre le VIH. Mais ce virus est particulièrement difficile à combattre : il change très rapidement (il mute), il peut se cacher dans certaines cellules du corps, et il existe sous différentes formes (ou variants). Ces caractéristiques compliquent le développement d’un vaccin efficace, contrairement à ce qui a été possible pour d’autres virus.
Malgré ces difficultés, la recherche avance. En 2024, de nouvelles pistes prometteuses ont été explorées, notamment grâce à la technologie des vaccins à ARN messager (ARNm), déjà utilisée pour les vaccins contre la COVID-19. Les premiers essais montrent que ces vaccins sont bien tolérés et qu’ils déclenchent une réponse du système immunitaire contre certaines parties du virus qui changent peu. Mais ces résultats sont encore très préliminaires et des essais plus larges sont nécessaires pour vérifier leur efficacité réelle.
Une autre approche innovante consiste à « guider » le système immunitaire pour qu’il produise des anticorps très puissants appelés « anticorps neutralisants à large spectre ». Ces anticorps pourraient bloquer différentes formes du VIH. Des études sont actuellement en cours.
Notions importantes à propos des traitements
La prévention repose sur plusieurs outils complémentaires : le préservatif, le dépistage régulier, le traitement des personnes séropositives (ce qui réduit le risque de transmission), la PrEP (traitement préventif), le TPE (traitement d’urgence après une exposition), la réduction des risques liés à l’usage de drogues, et une bonne éducation à la santé sexuelle.
Conseils du dermatologue pour se protéger de l’infection par le VIH
Aujourd’hui, plusieurs moyens efficaces permettent de se protéger du VIH. Le plus connu reste le préservatif, masculin ou féminin, qui est un outil essentiel pendant les rapports sexuels. Il empêche le contact avec les liquides corporels pouvant transmettre le virus. Il est aussi important d’éviter les rapports sexuels violents ou traumatiques, qui peuvent provoquer des blessures facilitant l’entrée du virus.
Pour les personnes qui utilisent des drogues injectables, le matériel (seringues, aiguilles) doit toujours être stérile et à usage unique. C’est pourquoi de nombreuses associations distribuent gratuitement du matériel propre, ainsi que des préservatifs.
Le dépistage reste un pilier de la prévention. Se faire tester régulièrement permet de connaître son statut et de protéger ses partenaires. Le test classique par prise de sang reste la référence : il est fiable dès 6 semaines après une prise de risque, même s’il est recommandé d'attendre 3 mois pour un résultat totalement sûr.
Il existe aussi des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) et des autotests, qui donnent un résultat en moins de 30 minutes, à partir d’une goutte de sang (au bout du doigt) ou d’un peu de salive. Ils détectent les anticorps anti-VIH et sont donc fiables à partir de 3 mois après une prise de risque. Ces tests sont disponibles en centres de dépistage, en pharmacie ou auprès d’associations. Ils permettent de dépister plus tôt, mais tout résultat positif doit toujours être confirmé par un test en laboratoire.
Enfin, la PrEP est un outil reconnu et très efficace pour les personnes à haut risque d’exposition. Elle consiste à prendre un traitement préventif qui empêche l’installation du virus en cas d’exposition. Elle est remboursée à 100 % en France.