Isotrétinoïne et troubles psychiatriques

Dans quel cas est utilisé l’isotrétinoïne ?

Actuellement, l’indication officielle de l’isotrétinoïne (Acnetrait®, Contracne®, Curacne®, Procuta®, Contracne®) est l’acné sévère ou en cas d’échec du traitement de première intention.

Quelles sont les connaissances actuelles sur l’isotrétinoïne, l’acné et le risque psychiatrique ?

L’acné, en particulier sévère, peut s’accompagner de troubles dépressifs, anxieux, voire d’idées suicidaires et de passage à l’acte, pouvant être également favorisés par la période de l’adolescence.

Des troubles psychiatriques ont été rapportés chez des personnes prenant de l’isotrétinoïne pour le traitement de l’acné (dépression, anxiété ou rarement idées suicidaires ou passage à l’acte). Plusieurs décès par suicide ont été déclarés chez des patients prenant de l’isotrétinoïne. Cependant, de nombreuses études menées en France ainsi que dans d’autres pays n’ont pas retrouvé de risque lié à ce médicament sur de grands échantillons de population. Ainsi, le risque de conduite suicidaire parmi plus de 400 000 patients français traités n’était pas plus important au cours du traitement par isotrétinoïne qu’avant de débuter le traitement. Cependant, un risque individuel ne peut être exclu, lié à des mécanismes qui sont actuellement encore inconnus.

Il est important de souligner que l’isotrétinoïne est le seul traitement curatif de l’acné, et que la guérison de l’acné s’accompagne d’une amélioration de la qualité de vie et d’une réduction des conséquences psycho-sociales de l’acné.

Devant la survenue exceptionnelle de troubles de l’humeur et du comportement avec idées suicidaires, les dermatologues disposent de plusieurs outils pour le repérage de la dépression, notamment l’échelle ADRS chez l’adolescent (ADRS, Adolescent Depression Rating Scale). Par ailleurs, une surveillance particulière du patient par son entourage est recommandée.

En résumé, le risque psychiatrique inhérent à l’acné et l’efficacité remarquable de l’isotrétinoïne pour traiter l’acné justifient ses indications actuelles, mais le risque individuel possible du médicament impose une surveillance stricte.

Quels conseils si vous allez débuter ou si votre enfant va débuter un traitement par isotrétinoïne pour l’acné ?

• Signaler à votre dermatologue si vous avez déjà eu des troubles de l’humeur, idées suicidaires ou autre problème de santé mentale.
• Votre dermatologue pourra demander à un psychiatre de vous voir ou vous remettre un questionnaire pour s’assurer que vous pouvez recevoir ce traitement.
• Un livret d’information vous sera remis lors de l’initiation du traitement reprenant les précautions nécessaires pour le dépistage et la gestion du traitement en cas d’apparition de troubles de l’humeur, de tendance dépressive, de décrochage scolaire.

Quels conseils si vous prenez ou si votre enfant prend un traitement par isotrétinoïne pour l’acné ?

• En cas de changement d’humeur ou de comportement, d’apparition d’une anxiété ou d’idées suicidaires, veuillez en informer votre médecin et arrêter le traitement. Votre dermatologue décidera si le traitement peut être repris.
• Signalez à votre famille, amis que vous prenez ce traitement afin qu’ils soient vigilants à un changement d’humeur ou de comportement. En effet, ces modifications de l’humeur sont parfois mieux détectées par l’entourage que par le malade lui-même.