info Résumé

Les infections cutanées courantes sont un motif de consultation fréquent observé en médecine générale, en pédiatrie, et en dermatologie. Elles sont le plus souvent superficielles, prédominent chez l' enfant (impétigo essentiellement) et sont le plus souvent dues au staphyloccoque doré. 

On distingue : 

- Les infections du follicule pilo-sébacé : folliculites, furoncles et l' anthrax (adulte) 

- Les infections cutanées épidermiques (enfant) : l’impétigo,  

- Le panari (autour de l' ongle) et l' abcès, 

- Les infections cutanées plus profondes (dermohypodermites) qui concernent généralement les adultes. 

Le streptocoque pyogène et le staphylocoque doré classiquement impliqués, sont sécréteurs de toxines responsables des tableaux cliniques caractéristiques. 

La prise en charge varie en fonction du caractère bénin et localisé ou de la présence de formes compliquées disséminées, sévères, ou à risque de récidive. 

À quoi cela ressemble-t-il ? 

Il existe quatre grands types d'infections bactériennes cutanées courantes : 

  1. Les infections des follicules pilo-sébacés : Ce sont des infections qui se produisent au niveau du follicule pilo-sébacé, c'est-à-dire du poil enchâssé dans un sac relié à une glande sébacée qui produit le sébum. Ce sont les pyodermites folliculaires.
  2. Les infections épidermiques : Principalement représentées par l’impétigo, ces infections touchent la couche superficielle de la peau.
  3. L'infection du pourtour de l'ongle : Appelée panaris, elle se caractérise par une infection localisée autour de l'ongle.
  4. Les infections cutanées profondes : Ce groupe comprend les dermohypodermites non nécrosantes (l’érysipèle) et les dermohypodermites nécrosantes. 

Les pyodermites folliculaires : folliculites, furoncles, anthrax 

Toutes ces infections ont en commun l' atteinte bactérienne du follicule pilo-sébacé,  Elles sont généralement provoquées par des bactéries de type cocci Gram positif, comme le Staphylococcus aureus (SA), ainsi que certains streptocoques. 

Dans environ 10% des cas, on observe une variété de Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM), dite communautaire, qui est particulièrement redoutée car elle est multi-résistante et présente de manière inquiétante dans certaines régions du monde. 

Les pyodermites folliculaires se déclinent selon leur sévérité : 

  • La folliculite : Il s'agit d'une atteinte superficielle du follicule pilo-sébacé. C'est la forme la plus bénigne et courante.
  • Le furoncle : Une folliculite plus profonde, nécrosante et très douloureuse.
  • L’anthrax : C'est un agglomérat de plusieurs furoncles, toujours causé par le Staphylococcus aureus (SA), qui forme une infection plus grave et complexe. 

Les folliculites : infections superficielles 

Aspect : Les folliculites se manifestent par de petits boutons rouges, chacun étant centré par un poil. Elles ne sont généralement pas douloureuses. 

Localisation : On les retrouve principalement sur les cuisses, les fesses et la barbe. 

Pourquoi apparaissent-elles ? Les folliculites sont souvent causées par une hygiène cutanée ou vestimentaire insuffisante. Elles peuvent également survenir dans des situations qui favorisent la macération, comme la transpiration excessive ou le port de vêtements trop serrés. 

Les furoncles 

Lorsqu'ils sont isolés ou présents en petit nombre, les furoncles correspondent à la destruction du follicule pilo-sébacé par une infection bactérienne. C'est le Staphylococcus aureus (staphylocoque doré) qui en est la cause principale. 

Quel est leur aspect ? 

En quelques jours, le furoncle devient douloureux, rouge, chaud et augmente de taille. Il peut présenter un gonflement important au niveau de la zone infectée. 

Où les trouve-t-on ? 

Les furoncles apparaissent généralement dans les mêmes zones que les folliculites (cuisses, fesses, barbe), mais ils peuvent également se développer sur les membres, le buste, le visage, et particulièrement au niveau du nez, au niveau des narines. 

Pourquoi ces infections surviennent-elles ? 

Les furoncles peuvent être déclenchés par des frottements ou des stimulations mécaniques dues à la pression (par exemple, les vêtements serrés ou certains sports). Une hygiène défectueuse, un diabète, une carence en fer, certains déficits immunitaires, ainsi qu'un portage familial de Staphylococcus aureus, sont également des facteurs de risque. 

Comment évolue un furoncle ? 

Au fil du temps, le furoncle "mûrit" et forme une tête blanc-jaune, connue sous le nom de "bourbillon", par lequel le pus est éliminé. 

Attention ! 

Il faut consulter un médecin en cas de : 

  • Fièvre
  • De localisation autour d' un orifice (nez, anus, oreille)
  • De diabète ou d' immunodépression
  • De traînées rouges sur la peau, de signe de lymphangite
  • D' évolution vers un anthrax, ou de signes locaux sévères
  • De survenue aux âges extrêmes 
     

L' anthrax et l' abcès 

L' anthrax est un placard inflammatoire de plusieurs furoncles très douloureux : il s' agit d' une complication rare et grave d' un furoncle. 

L' abcès est une collection de pus. Il se présente sous la forme d' un nodule ou d' une plaque rouge inflammatoire et très douloureux.  

Au bout de quelques jours, il se ramollit, ce qui peut être confirmé à la palpation. 

Dans tous les cas, il est impératif de consulter un médecin. 

Un drainage chirurgical est indispensable. De plus, des mesures d’isolement (au travail, en famille) peuvent être nécessaires pour éviter la propagation de l'infection. 

Cas particuliers 

- Furonculose chronique : 

Elle correspond à des poussées de furoncles sur un mode chronique. Une consultation médicale s' impose. 

Il faut en effet parfois : 

  • Rechercher une cause favorisante comme le diabète,
  • Rechercher un portage familial ou communautaire
  • Décontaminer des gîtes réservoir comme les narines, des conduits auditifs, des régions axillaires et des foyers cicatriciels. 
     

- Les furoncles multiples ou à risque : 

Les furoncles multiples, les furoncles avec fièvre et/ou immunosuppression, nécessitent un traitement antibiotique. 

Les antibiotiques seront prescrits pendant 7 jours. 

Quelles sont les complications possibles des furoncles ? 

En dehors du risque d'évolution vers un anthrax, un abcès ou une furonculose, un furoncle peut entraîner plusieurs complications, telles que : 

  • Une lymphangite : Il s'agit d'une infection des vaisseaux lymphatiques, souvent accompagnée d'une atteinte des ganglions lymphatiques et parfois de fièvre.
  • Une complication généralisée : Le furoncle peut se propager à d'autres organes, entraînant une infection systémique.
  • Une staphylococcie maligne de la face : Bien que rare, cette complication grave nécessite une prise en charge urgente. 

L'impétigo : infection épidermique 

Quelles sont les bactéries responsables de l'impétigo ? 

L'impétigo est principalement causé par le Staphylococcus aureus (staphylocoque doré), mais peut également être dû au Streptococcus pyogenes ou bien à une combinaison de ces deux bactéries. En France, environ 90% des infections d'impétigo sont causées par le staphylocoque doré. 

Comment se présente l'impétigo ? 

L'impétigo débute par de petites vésicules qui se rompent facilement, laissant place à des érosions suintantes et collantes. Ces lésions finissent par se couvrir de petites croûtes de couleur miel, caractéristiques de cette infection. 

Il existe deux formes d'impétigo qu'il est important de reconnaître : 

  • L'impétigo croûteux : 

Cette forme se manifeste par des plaques rouges superficielles, où les vésicules et pustules fragiles se transforment rapidement en croûtes épaisses et squameuses. L'auto-contamination est fréquente en raison du grattage des lésions. Les lésions se trouvent généralement autour des orifices (nez, bouche, et parfois l'anus). 

  • L'impétigo bulleux : 

Cette forme d'impétigo est causée par la sécrétion d'une toxine, l'exfoliatine, produite par Staphylococcus aureus. L'impétigo bulleux est particulièrement fréquent chez les nourrissons, notamment dans la zone périnéo-fessière, mais peut également toucher le tronc et les membres. Il se caractérise par la présence de grandes bulles molles et transparentes, mesurant de 1 à plusieurs centimètres de diamètre, reposant sur des zones de peau rouge. Ces bulles se rompent généralement après 2 à 3 jours. L'impétigo bulleux est très contagieux. 

Dans tous les cas, une consultation médicale urgente est nécessaire. 

Où se manifeste l'impétigo ? 

L’impétigo se localise principalement autour de la bouche, mais il peut affecter toutes les zones de la peau. Lorsque la peau est grattée, qu'elle présente une effraction ou qu'une dermatose sous-jacente est présente, l'infection se propage rapidement. Ce phénomène, appelé impétiginisation, peut se produire dans les situations suivantes : 

  • Sur les lésions d'eczéma ou de prurigo,
  • Sur des piqûres d'insectes comme celles des moustiques,
  • Sur des piqûres de parasites tels que les poux, la gale ou les aoûtats,
  • Sur des lésions virales, telles que l'herpès ou la varicelle,
  • Sur des plaies ou des brûlures. 

Ainsi, l’impétigo peut se manifester autour de la bouche (herpès impétiginisé, perlèche d'eczéma impétiginisée), dans les plis des oreilles (eczéma impétiginisé), sur le cuir chevelu (surinfection de piqûres d’aoûtats, poux et moustiques), ou encore n'importe où sur le corps (gale impétiginisée, plaies, varicelle surinfectée). 

Qui, pourquoi et quand ? 

L'impétigo touche principalement les enfants. Il est très contagieux et peut être auto-inoculé, provoquant ainsi de petites épidémies au sein des familles ou dans les écoles. Il est particulièrement fréquent durant les périodes de chaleur, notamment en été, car les températures élevées favorisent la prolifération bactérienne. 

Y a-t-il des complications ou des formes graves d'impétigo ? 

Bien que l'impétigo soit généralement une infection bénigne, il peut parfois se compliquer, notamment : 

  • Formes creusantes : Bien que rares, ces formes graves d’impétigo se rencontrent plus souvent sur les membres inférieurs. Les croûtes deviennent adhérentes, et l’infection guérit lentement avec un processus de cicatrisation prolongé.
  • Risque de dissémination locale : L'infection peut se propager sous la peau, entraînant une dermohypodermite (inflammation de la peau plus en profondeur). Les signes de gravité nécessitant une consultation médicale urgente sont les suivants :
    • L'existence d' une fièvre,
    • Un enfant de moins de 6 ans,
    • Un nombre important de lésions,
    • Une extension rapide des lésions. 

Les panaris 

Comment reconnaître un panaris ? 

Le panaris est une infection bactérienne, souvent causée par le Staphylococcus aureus (staphylocoque doré), qui touche principalement la peau et les tissus sous-cutanés des doigts des mains. Il se localise fréquemment au niveau de la dernière phalange, autour de l’ongle, ou sur la pulpe du doigt. 

Quelle est la cause du panaris ? 

Le panaris survient généralement au décours d’une blessure, d’un mordillement, ou d’un arrachement des petites peaux autour de l’ongle. Il peut aussi survenir à la suite de l’introduction d’un corps étranger dans la peau, comme une écharde ou une épine végétale. 

Existe-t-il un terrain propice au panaris ? 

Oui, certaines personnes présentent un terrain plus favorable au développement du panaris, notamment celles souffrant de diabète ou de déficit immunitaire, qui sont plus vulnérables aux infections. 

Comment se manifeste un panaris ? 

  • Stade initial inflammatoire : La peau autour de l’ongle devient rouge, chaude, enflée et douloureuse. Lorsque l'infection touche la pulpe du doigt, celle-ci gonfle et devient rouge, chaude et très douloureuse.
  • Évolution vers un abcès : L'infection progresse vers la formation d’un abcès, avec la formation d’une collection de pus. Une une bulle de décollement peut se fomer. La douleur devient alors lancinante.
  • Formation d'un écoulement : Si l'abcès n’est pas incisé, un petit trajet (fistule) se forme, permettant l'écoulement du pus 

Quelles sont les complications possibles ? 

Bien que rares, les complications du panaris peuvent être graves. L'infection peut se propager et affecter : 

  • Les gainées des tendons musculaires,
  • Les articulations,
  • Les muscles,
  • Les os,
  • La racine de l’ongle, ce qui peut entraîner une déformation permanente de l’ongle. 

Il est donc essentiel de traiter un panaris rapidement pour éviter toute extension de l'infection. 

Les dermohypodermites bactériennes non nécrosantes : l’érysipèle 

Qu’est-ce qu’un érysipèle ? 

Il s'agit d'une infection bactérienne qui touche les couches profondes de la peau (le derme et l’hypoderme), mais sans détruire définitivement ces tissus (pas de nécrose). Elle survient principalement chez l’adulte, mais peut aussi toucher les enfants, notamment en cas de surinfection après une varicelle.  

En France, environ 10 à 100 personnes pour 100 000 habitants sont concernées chaque année. La présence d’une plaie chronique ou post-traumatique, d’une mycose du pied ou de l’ongle favorise l’apparition d’un érysipèle (ces conditions agissent comme des portes d’entrée). De plus, avoir déjà eu un érysipèle, ainsi que l’obésité (IMC > 30 kg/m²), sont des facteurs de risque de sa survenue. 

Quelles sont les bactéries responsables de l’érysipèle ? 

Le plus souvent, il s’agit d’un streptocoque (streptocoques β-hémolytiques), mais dans certaines situations (notamment en cas de localisation au visage ou au périnée, ou dans le cas d’une morsure par un animal), il peut s’agir d’un Staphylococcus aureus ou d’autres micro-organismes. 

Comment se présente un érysipèle ? 

Le plus souvent, l’érysipèle se présente sous la forme d’un placard inflammatoire (rouge, chaud, gonflé), douloureux, sur un membre inférieur (70 à 90 % des cas) associé à une fièvre élevée (38,5° à 40°C). 

Quelles sont les complications ? 

  • Une septicémie : Si les bactéries pénètrent dans la circulation sanguine, elles peuvent entraîner une septicémie, c'est-à-dire une dissémination de l'infection vers d'autres organes.
  • Les récidives : Les personnes ayant eu un érysipèle sont plus à risque de faire des récidives.
  • L'érysipèle peut évoluer vers des formes plus graves et nécrosantes, affectant plus profondément les tissus et provoquant des destructions irréversibles. Ces complications incluent les dermohypodermites bactériennes nécrosantes (DHBN) et les fasciites nécrosantes (FN). 

Dermohypodermite bactérienne nécrosante et fasciite nécrosante 

Qu'est-ce que la dermohypodermite bactérienne nécrosante (DHBN) et la fasciite nécrosante (FN) ? 

Il s'agit d'une infection bactérienne grave qui affecte les couches profondes de la peau, le derme et l'hypoderme, et peut s'étendre au fascia et aux muscles, provoquant la destruction irréversible de ces tissus (nécrose) et la libération de toxines. Cette infection évolue souvent de manière fulminante et peut mettre en danger le pronostic vital, avec une mortalité comprise entre 20 % et 30 %. Elle touche plus fréquemment les adultes de plus de 50 ans. 

Quels sont les facteurs de risque de développer ce type d'infection ? 

Les principaux facteurs de risque incluent : 

  • Le diabète,
  • L'utilisation d'anti-inflammatoires non stéroïdiens,
  • L’immunodépression,
  • La malnutrition,
  • L’âge supérieur à 60 ans,
  • La toxicomanie intraveineuse,
  • L’insuffisance veineuse,
  • L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI),
  • Et l’obésité. 

Chez l'enfant, la varicelle est le principal facteur de risque de dermohypodermite bactérienne nécrosante. 

Quelles sont les bactéries responsables de la dermohypodermite bactérienne nécrosante et de la fasciite nécrosante ? 

Le plus souvent, les bactéries responsables sont les streptocoques, en particulier les streptocoques β-hémolytiques. Une infection polymicrobienne peut aussi être en cause. 

Comment se présente la dermohypodermite bactérienne nécrosante et la fasciite nécrosante ? 

La DHBN se manifeste par un placard inflammatoire (rouge, chaud, gonflé) qui s’étend rapidement. Cette infection s'accompagne d'une douleur intense, d'une fièvre élevée et d'autres signes d'infection sévère, comme une tachycardie et une respiration rapide. Localement, la peau peut devenir violacée ou noirâtre, et des zones d'insensibilité cutanée peuvent apparaître. 

Les causes

Pour appréhender les infections cutanées bactériennes, il faut bien comprendre la barrière cutanée et ses moyens de défense. 

La peau sépare notre organisme du milieu extérieur. Elle héberge en permanence des micro-organismes : 

  • Des bactéries (corynebactéries, staphylocoques blancs).
  • Des virus.
  • Des parasites et des champignons. 

Ces micro-organismes constituent une flore commensale qu' on appelle le microbiome, et qui nous protègent des agents infectieux indésirables. 

D' autre part la peau possède d' une protection naturelle contre ces agents infectieux pathogène grâce : 

  • à la protection mécanique qu' est la peau (les cellules de notre épiderme sont bien soudées entre elles)
  • à la protection chimique liée : au pH proche de 5,5 peu propice à la croissance bactérienne, notre sébum qui s' oppose à l' adhérence des bactéries sur la peau, la présence de substances naturelles présentes sur la peau qui s' attaquent à la paroi des bactéries pathogènes.
  • à la protection biologique par : la présence constante résidente du microbiome, un système immunitaire défensif constitués de cellules « soldat » qui s' activent en cas de menace infectieuse. 

Lorsque survient une faille dans ce système défensif, alors s' installe une infection bactérienne. (Micro-plaies, modification du pH, peau trop sèche par altération de son film hydrolipidique par exemple). 

Quels examens ? 

  • dans le cas d' impétigo localisé ou peu étendu : pas de prélèvement bactériologique
  • dans les formes graves d' impétigo : prélèvement bactériologique des lésions d' impétigo actives (pus, liquide de bulle).
  • dans le cas de furoncle isolé : il est inutile de proposer de prélèvement bactériologique.
  • dans le cas de furoncle compliqué : prélèvement bactériologique du pus avant antibiothérapie.
  • dans le cas d' abcès ou de panaris : prélèvement bactériologique du pus de l' abcès
  • dans le cas de l’érysipèle : En l’absence de complication ou de contexte particulier, aucun examen complémentaire n’est nécessaire
  • dans le cas de la DHBN et la FN : Pas d’examens complémentaires en ville pour ne pas retarder la prise en charge thérapeutique qui doit être hospitalière. 

Les traitements des infections bactériennes cutanées

Dans tous les cas, quand il est nécessaire le traitement antibiotique par voie orale ne devra pas dépasser 7 jours. 

1. Quel est le traitement de l' impétigo ? 

L' impétigo se traite localement. 

Il est recommandé de réaliser : 

  • Des soins de toilette quotidiens ou biquotidiens, avec nettoyage à l’eau et au savon suivi d’un rinçage soigneux, sont indispensables quelle que soit la forme clinique d’impétigo.
  • traiter avec une crème antibiotique pendant 5 jours (Acide Fucidique, Mupirocine), ces 2 antibiotiques ont une efficacité semblable sur l' impétigo à SA. IL ne faut pas couvrir les lésions par des pansements occlusifs en raison du risque de macération.
  • des mesures d' hygiène afin d' éviter la contagion et l' auto-inoculation : lavage fréquent des mains et brossage des ongles coupés court, vêtement de corps changés quotidiennement, parfois éviction scolaire. 

Traitement des formes graves de l' impétigo de l'adulte (sans attendre les résultats de prélèvement bactériologiques) : 

  • pristinamycine per os : 1g x 3 /jour 7 jours.
  • céfalexine per os : 2 à 4 g/jour 7 jours. 

À réévaluer en fonction des résultats des prélèvements bactériologiques. 

Traitement des formes graves de l' impétigo de l' enfant (sans attendre les résultats de prélèvement bactériologiques) : 

  • amoxicilline/acide clavulanique : 80 mg/kg/ jour 7jours.
  • céfadroxil :100 mg/kg/ jour 7 jours. 

À réévaluer en fonction des résultats des prélèvements bactériologiques. 

Quelles sont les mesures préventives d' éviction ? 

Il faut réaliser 3 jours d' éviction après le début du traitement (avec isolement des lésions contaminantes). 

En cas d' impétiginisation (infection bactérienne d' une dermatose préexistante comme la pédiculose du cuir chevelu, la gale, la varicelle, le prurigo ou la dermatite atopique), le traitement est celui de la dermatose sous-jacente en plus du traitement antibiotique (local ou général) de l' impétigo. 

Il n' est pas recommandé en France de faire un dépistage systématique de glomérulonéphrite aiguë post-streptococcique (complication exceptionnelle) dans les suites d' un impétigo. 

Quel est le traitement de la folliculite ? 

Le savonnage méticuleux à la douche, le port de vêtements de corps propres tous les jours, de vêtements non serrés (comme les jeans par exemple), l' application d' antiseptiques moussants ou non moussants (à base de chlorhexedine, hexamidine, povidone iodée) localement suffisent. 

Il existe un cas particulier de folliculites à Pseudomonas aeruginosa se contractant dans les saunas, piscines, jacuzzi, parcs aquatiques, des combinaisons de plongée mal décontaminés. Elles apparaissent alors rapidement et disparaissent en quelques jours sauf si le patient a un terrain fragilisé. 

Quel est le traitement du panaris ? 

Avant le stade de l' abcès, le médecin prescrira : 

  • des bains antiseptiques du doigt répétés dans la journée.
  • des antibiotiques en cas de diabète connu ou terrain immunodéprimé .
  • du Paracetamol contre la douleur. 
     

Au stade de l' abcès : 

A ce stade un acte chirurgical d' incision de l' abcès est recommandé. 

Il s' agit d' une intervention chirurgicale pratiquée sous anesthésie parfois générale. 

Les soins après l' intervention consistent à des soins antiseptiques et des pansements quotidiens jusqu' à cicatrisation c' est à dire 1 à 2 semaines. 

Dans tous les cas, le vaccin du tétanos doit être à jour. 

Les antibiotiques sont prescrits dans les situations à risque comme le diabète, les patients immunodéprimés ou sous immunosuppresseurs, et les porteurs de valves cardiaques : 

  • clindamycine per os/IV : 1,8 g/jour en 3 prises et jusqu' à 2,4 g/jour si poids > 100 kg 5 jours
  • pristinamycine per os : 1g x 3 /jour 5 jours
  • oxacilline ou cloxacilline IV :6 à 12 g/jour 5 jours
  • cefazoline IV :3 à 6 g/ jour 5 jours 
     

Quel est le traitement des furoncles compliqués ou furonculose ? 

Le traitement dépend de l' état de santé du patient (diabète, déficit immunitaire, traitements immunosuppresseurs) et du nombre et de la localisation du ou des furoncles. 

Il comprend immanquablement : 

  • Une toilette quotidienne du corps méticuleuse avec antiseptiques moussants.
  • Un lavage du linge qui a été en contact avec le furoncle à haute température.
  • Un lavage fréquent des mains (surtout après contact avec un furoncle) et ports d' ongles coupés courts .
  • La protection et l' isolement des furoncles par des pansements non occlusifs.
  • L' application de compresses humides et chaudes pendant 10 min plusieurs fois par jour. Mais il est interdit de manipuler un furoncle de la face.
  • L' application d' antiseptiques 3 ou 4 fois par jour. 

Il peut être prescrit un antibiotique local (acide fucidique crème ou pommade, mupirocine pommade à 2%), et par voie orale : 

  • Clindamycine : 1,8 g/jour en 3 prises et jusqu' à 2,4 g/jour si poids > 100 kg 5jours (7 jours si furonculose).
  • Pristinamycine : 1 g x 3/jour 5 jours (7 jours si furonculose). 

Il est nécessaire de pratiquer un prélèvement bactériologique d' un furoncle avant traitement d' une furonculose. 

Il faut dépister le portage de Staphyloccoque Aureus au niveau des gîtes bactériens (nez, gorge, anus, périnée) : après échec d' une première décolonisation des gîtes bactériens. 
 

Quel est le traitement de l' abcès ? 

Le traitement est à la fois médical et chirurgical : 

  • Traitement chirurgical : incision/drainage chirurgical
  • Traitement médical : antibiothérapie pendant 5 jours :
    • clindamycine per os/IV : 1,8 g/jour en 3 prises et jusqu' à 2,4 g/jour si poids > 100 kg 5 jours
    • pristinamycine per os : 1g x 3/jour, 5 jours
    • oxacilline ou cloxacilline IV : 6 à 12 g/jour 5 jours
    • cefazoline IV : 3 à 6 g/jour 5 jours 

Il est nécessaire de suivre strictement les mesures d' hygiène. 

Quel est le traitement de l’érysipèle (dermohypodermite bactérienne non nécrosantes) ? 

  • Chez l’adulte : Amoxicilline : 50 mg/kg/jour en trois prises avec un maximum de 6 g/jour ou Pristinamycine : 1 g x 3/jour ou Clindamycine : 1,8 g/jour en 3 prises et jusqu’à 2,4 g/jour si poids > 100 kg pendant 7 jours.
  • Chez l’enfant : Amoxicilline-acide clavulanique : 80 mg/kg/jour d’amoxicilline en 3 prises par jour (sans dépasser 3 g/jour) ou Clindamycine : 40 mg/kg/jour en 3 prises par jour (enfants > 6 ans) ou Sulfaméthoxazole-triméthoprime : 30 mg/kg/jour (exprimé en sulfaméthoxazole) en 3 prises par jour (forme suspension buvable pour enfants

Quel est le traitement des dermohypodermite bactériennes nécrosantes (DHBN) et fasciites nécrosantes (FN) ? 

Il est essentiel d'appeler le 15 pour une hospitalisation d'urgence dans un service spécialisé. Une prise en charge médico-chirurgicale est généralement mise en place, associant une antibiothérapie par voie intraveineuse et un nettoyage chirurgical des tissus nécrosés. 

info L’essentiel à retenir

Les infections bactériennes 

- Ces infections cutanées courantes sont le plus souvent superficielles et bénignes, mais peuvent se compliquer d' atteintes profondes ou disséminées, qu' il faut parfois redouter. 

- Dans les formes compliquées, il est alors nécessaire de pratiquer des prélèvements bactériologiques, et de traiter par antibiotique par voie orale, sans toutefois dépasser 7 jours (sauf dans le cas des dermohypodermites nécrosantes). 

- Le traitement chirurgical est dans certains cas inévitable (anthrax, abcès, panaris, dermohypodermites nécrosantes). 

- Les mesures d' hygiène sont systématiquement associées au traitement, et les facteurs d' aggravation ainsi que le terrain favorisant sont important à identifier.