1. Qu'est-ce que la roséole infantile ? 

La roséole infantile, également connue sous les noms d'exanthème subit ou de sixième maladie, est une affection virale courante et bénigne qui touche principalement les nourrissons et les jeunes enfants, généralement entre 6 mois et 3 ans. Dans plus de 90 % des cas, la roséole survient avant l’âge de 2 ans1. Elle est rare après l’âge de 4 ans et exceptionnelle chez l’adulte. 

La roséole est une maladie contagieuse, la personne atteinte pouvant transmettre la maladie quelques jours avant l’apparition des premiers symptômes, jusqu’à la disparition complète des lésions cutanées. Elle se transmet généralement par contact indirect aérien, par les sécrétions du nez et de la gorge : lorsque l’enfant parle, tousse ou éternue. Elle peut également se transmettre par contact direct avec la salive d’une personne infectée ou avec ses mains par voie cutanée : frottement des yeux ou de la bouche. La période d’incubation est de 5 à 15 jours. 

Les enfants développent généralement une immunité contre la roséole après l'avoir eue, ce qui les empêche de la contracter à nouveau (maladie immunisante). 

Cependant dans certains cas, notamment d’immunodépression, une personne peut contracter deux fois la roséole. 

Elle est caractérisée par la succession de deux phases : 

  • Première phase : Une fièvre élevée (parfois jusqu’à 40°C) qui apparaît de manière brutale et qui peut durer jusqu’à 4 jours. L’enfant peut devenir irritable, avoir peu d’appétit, manquer d’énergie, et présenter un écoulement nasal ou des troubles digestifs.
  • Deuxième phase2 : Lorsque la fièvre disparaît, apparaissent alors de petites lésions cutanées planes ou très légèrement en relief, rosées (macules ou maculo-papules rosées) sur le tronc, le dos et le ventre, puis s’étendent au cou, aux bras, aux jambes et parfois au visage. Il n’y a pas de démangeaisons ni de douleurs associées, et les muqueuses ne sont pas atteintes. Ces macules peuvent persister 2 à 4 jours, puis disparaissent sans laisser de trace résiduelle. Souvent, elles passent inaperçues. 

2. Quelle en est la cause ? 

La roséole infantile est causée par un virus de la famille des herpèsvirus, le virus herpès humain de type 6 (HHV-6), et, dans certains cas plus rares, par le virus herpès humain de type 7 (HHV-7)3

Bien que la maladie soit généralement observée au printemps et à l'automne, elle peut survenir à n’importe quel moment de l’année. 

3. Quels examens sont nécessaires ? 

Le diagnostic de la roséole est principalement clinique, ce qui signifie qu'il repose sur l'évaluation des symptômes et l'examen physique de l'enfant. La succession d’une fièvre puis d’une éruption cutanée typique au moment où la fièvre disparait permet généralement de poser le diagnostic sans avoir recours à d'autres examens. 

Cependant, dans certains cas, des examens complémentaires peuvent être réalisés pour confirmer le diagnostic ou éliminer d'autres causes de symptômes similaires, notamment pendant la phase fébrile initiale, qui n’est pas spécifique. 

Si cela est nécessaire, la confirmation de la roséole peut nécessiter la réalisation d’une sérologie (prise de sang) à la recherche des anticorps spécifiques contre les virus HHV-6 ou HHV-7. Une PCR (réaction en chaîne par polymérase) peut aussi permettre de détecter directement le virus dans le sang, la salive ou d'autres échantillons biologiques. 

4. Quelles sont les complications ? 

Bien que la roséole soit une maladie bénigne, elle peut dans de rares cas occasionner des complications.  

  • Convulsions fébriles : Environ 10 à 15 % des enfants atteints de roséole peuvent présenter des convulsions dues à la forte température. Bien que cela puisse être impressionnant pour les parents, les convulsions fébriles sont généralement bénignes et ne laissent pas de séquelles à long terme.
  • Complications rares : Survenue d’une méningite virale, une hépatite, ou une baisse des plaquettes sanguines. Ces dernières sont plus fréquentes chez les personnes immunodéprimées. 

5. Quel est le traitement de la roséole ? 

Le traitement de la roséole est principalement symptomatique, car la maladie disparaît généralement d'elle-même sans traitement spécifique. 

Voici les principales recommandations : 

  • Traitement de la fièvre : Lorsque la fièvre est élevée ou mal tolérée, il est important d’utiliser des médicaments pour la faire baisser, comme du paracétamol, dont la dose doit être adaptée au poids de l’enfant.
  • Repos et hydratation : L’enfant doit être encouragé à se reposer et à boire régulièrement pour éviter la déshydratation, surtout si la fièvre est prolongée et/ou élevée.
  • Soins cutanés : Il n’est pas nécessaire de réaliser un traitement spécifique des lésions cutanées en dehors de l’utilisation d’une crème hydratante, celles-ci disparaîtront seules sans trace résiduelle.
  • Consultation en cas de complications : En cas de complications, il est nécessaire de consulter un médecin. 

Mesures de prévention :  

La roséole étant une maladie contagieuse, il est important de prendre des mesures pour limiter sa transmission : lavage régulier des mains de la personne atteinte et des sujets en contact, bonne aération des lieux de vie, et par mesure de précaution éviter les contacts avec les personnes immunodéprimées. 

Cependant, elle ne justifie pas une exclusion prolongée de l'école ou de la crèche, sauf pendant la phase aiguë, c'est-à-dire lorsqu'il y a une forte fièvre. 

A noter, il n’y a pas de risque particulier pour le fœtus en cas de roséole chez une femme enceinte. 

11. Mullins TB, Krishnamurthy K. Roseola Infantum. 2023 Jul 4. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2025 Jan–. PMID: 28846307. 

Sources

  1. , , 2025,
  2. Alexander Kwok-Chu Leung, Joseph Ming-Chee Lam, Benjamin Barankin, Kin Fon Leong, Kam Lun Hon, Roseola Infantum: An Updated Review, 2022, https://doi.org/10.2174/1573396319666221118123844
  3. Rivka C. Stone, Giuseppe A. Micali, Robert A. Schwartz, Roseola infantum and its causal human herpesviruses, 2014, https://doi.org/10.1111/ijd.12310